Une centaine d’experts, chercheurs, développeurs, vulgarisateurs, représentants des firmes agro-pharmaceutiques, des sociétés cotonnières et des regroupements de producteurs de 6 pays cotonniers d’Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Togo) membres du Programme Régional de Protection Intégrée du Cotonnier en Afrique (PR-PICA) ont entamé ce mercredi à Lomé, trois jours de conclave dans le cadre de la 11ème revue bilan de ce programme sous-régional, a constaté une journaliste de Savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par Dr Hélène Bali (secrétaire général du ministère de l’agriculture) en présence de Nana Adam Nanfame (directeur général de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo /NSCT) et Ousmane Traoré (président du PR-PICA).
Il s’agit d’une réunion bilan qui permettra de faire un déroulé de la campagne cotonnière 2017/2018 de ces six pays, de présenter les résultats des travaux de recherche-vulgarisation menés au cours de la campagne 2017/2018.
C’est aussi le lieu de partage d’informations sur la situation de la production cotonnière, des biotechnologies modernes et la biosécurité dans la sous-région ouest africaine. Les échanges permettront également une meilleure coordination des actions entre les différents acteurs de la filière coton.
« Globalement dans la sous-région, les sociétés cotonnières se portent bien dans la mesure où la campagne a connu un démarrage un peu difficile. Mais la première évaluation faite à Dakar en décembre 2017, montre que la tendance de la production cotonnière est en augmentation dans la sous-région surtout dans les six pays du PR-PICA. Cela montre que les activités que mène le PRPICA dans les six pays commencent à porter des fruits », a indiqué M. Traoré.
« La logique voudrait qu’avec les difficultés pluviométriques, nous rencontrions des problèmes insupportables de production. Mais les tendances ont montré que nous sommes sur la bonne voie. On peut donc dire que le coton se porte bien dans les six pays du PR-PICA, mais aujourd’hui il faut que nos producteurs puissent dépasser la tonne par hectare. C’est la vision du PR-PICA. Si nous nous comparons aux pays développés qui font 3 à 4 tonnes par hectare, nous avons du chemin à faire. C’est seulement en dépassant la tonne par hectare que le producteur pourra tirer tous les bénéfices de la production cotonnière », a-t-il poursuivi avant d’ajouter que beaucoup de moyens ont été mis en œuvre pour la maîtrise des ravageurs et l’amélioration de la fertilité des sols.
Echanger avec les firmes pharmaceutiques pour l’amélioration de la formule des engrais
Désormais, il sera question d’échanges avec les firmes pharmaceutiques pour améliorer la formule des engrais pour plus de fertilité des sols.
« C’est une grande rencontre des chercheurs et de tous ceux qui œuvrent dans l’industrie agro-pharmaceutique, car les filières cotonnières représentent aujourd’hui ce qu’il y a de plus important pour les pays producteurs de coton. Depuis 2013, les autorités ont bien voulu doter cette filière cotonnière togolaise d’une vision stratégique qui voudrait que d’ici 2022, la production atteigne les 200 000 tonnes. Nous pourrons d’ores et déjà dire que sur les grandes orientations des autorités, tout se met en œuvre pour que la production cotonnière togolaise connaisse une courbe ascendante », a souligné le directeur général de la NSCT.
« Dans l’agriculture togolaise, le coton joue l’important rôle de première culture de rente et d’exportation du pays. C’est à ce titre que depuis février 2013, le gouvernement a doté cette filière d’une vision stratégique pour 200.000 tonnes de coton graines de bonne qualité à l’horizon 2022 avec un rendement moyen de 1.600 kg/ha. De 79.500 tonnes au moment de l’adoption de la vision, la production sera au titre de la campagne 2017/2018 d’environ 120.000 tonnes », a pour sa part déclaré Dr Bali.
« La tenue en terre togolaise de la présente réunion sur un sujet qui concourt à l’amélioration de la productivité et à la compétitivité du coton, est pour nous un signe fort qui vient soutenir toutes les actions qu’entreprennent au quotidien le gouvernement et la NSCT pour faire du coton une culture rentable au niveau des exploitations agricoles afin que chaque producteur puisse jouir pleinement du fruit de son labeur », a confié la secrétaire général du ministère de l’agriculture.
Aujourd’hui, les producteurs africains de coton font face à plusieurs défis tels que la non maîtrise des cours mondiaux de la fibre par les sociétés cotonnières africaines, le renchérissement des coûts des intrants, la mauvaise répartition des pluie dans le temps, la baisse continue de la fertilité des sols, des rendements au champ largement en deçà des potentialités des variétés créées par les services de recherche, ceci ne permettant pas d’optimiser la culture.
Les assises de la capitale togolaise tourneront donc autour de cinq thèmes dont quatre principales : (i) déroulement de la campagne cotonnière 2017/2018 dans les pays du PR-PICA, (ii) gestion des ravageurs du cotonnier en Afrique de l’ouest durant la campagne 2017/2018, (iii) gestion de la fertilité des sols en culture cotonnière en Afrique de l’ouest campagne 2017/2018, (iv) amélioration variétale du cotonnier en Afrique de l’ouest et perspectives campagne 2017/2018 et un cinquième thème consacré à l’exposé des partenaires.
Il faut rappeler qu’en prélude à cette 11ème réunion bilan du PR-PICA, une rencontre des chercheurs pour la synthèses des données régionales et l’harmonisation des protocoles des activités de la prochaine campagne cotonnière s’est tenue du 13 au 17 avril dernier pour les entomologistes et agronomes et du 15 au 17 avril pour les sélectionneurs.
Créé en 1998 sous la dénomination initiale de « Projet Régional de Prévention et de Gestion de la Résistance de Helicoverpa Armigera aux pyréthrinoides en Afrique de l’Ouest » (PR-PRAO), le projet a changé de dénomination en 2005 pour devenir PR-PICA, afin de prendre en compte les nouvelles préoccupations en matière de protection intégrée du cotonnier, de gestion de la fertilité des sols, d’amélioration végétale et de renforcement des capacité des acteurs de la filière coton notamment les producteurs. FIN
Chrystelle MENSAH
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