José Mario Vaz, président bissau-guinéen a nommé un nouveau Premier ministre Aristides GOMES, annonce faite samedi dernier à Lomé dans un communiqué final des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) à l’issue d’un sommet extraordinaire.
Au total 10 chefs d’Etat ont pris part à ce sommet consacré à la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau depuis août 2015, après la destitution par le président José Mario Vaz de son Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, responsable du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau (PAIGC).
Le communiqué final a également annoncé la tenue des élections législatives le 18 novembre 2018.
Par ailleurs, « l’ensemble des acteurs politiques a également décidé de l’ouverture du Parlement le 19 avril 2018 pour statuer notamment sur les points liés à la nomination des membres de la Commission électorale et de la prorogation de la législature ».
Dans sa rubrique « TROIS QUESTIONS A… », l’Agence Savoir News a approché le ministre togolais des affaires étrangères Robert Dussey. Ce dernier a conduit la plupart des missions dépêchées ces derniers temps dans ce pays.
Savoir News : Monsieur le Ministre, on s’achemine progressivement vers une sortie de crise en Guinée-Bissau, avec cette nouvelle feuille de route, notamment la nomination du nouveau Premier ministre.
Une victoire pour la diplomatie togolaise, notamment les actions du chef de l’Etat à la tête de la CEDEAO ?
La Guinée-Bissau vient de franchir un pas très important grâce aux actions conjuguées de la CEDEAO, et à la détermination de son Président en exercice, SEM Faure Essozimna Gnassingbé. En vérité, la victoire dont vous parlez est devant nous, elle sera celle des Bissau-guinéens qui ne demandent que la paix, la stabilité et le développement. Elle sera enfin, celle de la CEDEAO, notre organisation commune !
Comment avez-vous pu réaliser cet exploit, car c’est vous qui avez conduit la plupart des missions de la CEDEAO ces derniers mois ?
Je pense que depuis presque 3 ans, tous les acteurs Bissau-guinéens (hommes, femmes, religieux, anciens combattants, sages, jeunes, société civile) avaient besoin d’être écoutés ; c’est bien ce que nous avions fait durant nos missions !
Evidement, il était important pour la CEDEAO de comprendre l’environnement politique de ce pays frère et surtout de rappeler, de sensibiliser tous ces acteurs à leur responsabilité morale et politique vis-à-vis du peuple Bissau-guinéen et de son avenir.
Au fond, cet exploit vient de la classe politique Bissau-guinéenne, et du Président José Mario VAZ, qui ont pu durant ces longues et périlleuses négociations surmonter leurs divergences. Nous devons les féliciter tous et les encourager à œuvrer tous pour une paix durable en Guinée-Bissau.
Quelle sera la mission de ce comité de suivi mis en place par la Conférence des chefs d’Etat ?
Le Comité de suivi – composé du chef de l’Etat guinéen et médiateur de la CEDEAO, Alpha Condé, de son homologue togolais et président en exercice de la CEDEAO, Faure Essozimna Gnassingbé, et du président de la Commission de l’organisation régionale, Jean-Claude Brou – prendra toutes les dispositions idoines pour la mise en œuvre de cette feuille de route, notamment la formation d’un nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre, Aristides GOMES qui vient d’être nommé, la réouverture du parlement, la nomination des membres de la Commission nationale électorale et l’organisation des élections législatives en novembre 2018.
Le Président de la République Togolaise et la CEDEAO sont entièrement disposés à accompagner la Guinée-Bissau à retrouver la paix, la stabilité qui sont des priorités cruciales pour notre sous-région. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL