Crise/Dialogue : Nana Akufo-Addo à Lomé vendredi pour donner un coup d’accélérateur aux discussions, après un mois de suspension (PAPIER D’ANGLE)

Nana Akufo-Addo, président ghanéen et facilitateur dans la crise qui secoue le Togo est attendu à Lomé vendredi pour donner un coup d’accélérateur aux discussions, suspendues depuis un mois.

L’Agence Savoir News a annoncé l’information depuis mercredi, citant des sources concordantes.

Démarrées le 19 février, les discussions ont été suspendues à la deuxième séance le 23 février. Depuis lors, le facilitateur a privilégié des consultations directes avec les protagonistes à Accra, avant la reprise des discussions à Lomé. Les débats butent sur le retour à la constitution de 1992 (principale revendication de la coalition de l’opposition), notamment la candidature du président Faure Gnassingbé en 2020.

Les 14 partis de la coalition de l’opposition rejettent une éventuelle candidature du président de la République en 2020, position que n’approuvent pas la délégation du parti au pouvoir aux discussions. Elu en 2005, Faure Gnassingbé a été réélu en 2010 et 2015.

Les émissaires du président ont séjourné ces derniers dans a capitale où ils ont pris l’angle avec la coalition de l’opposition et le parti au pouvoir. Ils ont également rencontré les autorités togolaises.

« Je ne voudrais pas me mettre à la place du président ghanéen, car l’équation est très difficile à résoudre. Je préfère le voir à l’œuvre demain à la reprise des discussions, peut-être qu’il a trouvé la bonne formule », a confié à l’Agence Savoir News, le directeur de publication d’un journal.

Vendredi, tous les regards seront donc tournés vers l’hôtel 2 février, où se sont déroulées les deux dernières séances, ainsi que les travaux du comité préparatoire du dialogue.

Pour les observateurs avertis de la scène politique togolaise, les débats seront toujours houleux, les positions n’ayant pas varié au regard des déclarations des uns et des autres sur les médias privés ces derniers jours.

— Nana Akufo-Addo dans une facilitation à rude épreuve —

La coalition de l’opposition a menacé à plusieurs fois ces derniers jours, de reprendre la rue, accusant le pouvant de violer le règlement intérieur en poursuivant « unilatéralement » le processus électoral en cours. Il a fallu une diplomatie de couloir activement menée par le président ghanéen pour calmer les esprits.

Par ailleurs, le +Groupe des 5+ a également mis une petite pression sur les protagonistes de la crise.

Lundi dernier, la coordination du Système des Nations Unies, la délégation de l’Union européenne et les ambassades d’Allemagne, des États-Unis d’Amérique et de France ont invité, les protagonistes de la crise qui secoue le Togo à « dépasser les positions de principe et à s’engager sans délai, dans l’intérêt de tous les Togolais ».

Le +Groupe des 5+ a invité les deux parties « à dépasser les positions de principe et à s’engager sans délai, dans l’intérêt de tous les Togolais, dans une discussion de fond sur les questions constitutionnelles et électorales, afin de parvenir à un accord sur les réformes dans le respect de l’État de droit et des dispositions légales et constitutionnelles en vigueur » et à « parvenir à un accord sur un cadre démocratique rénové et consensuel, afin que les électeurs togolais puissent exprimer un choix dans des élections libres et transparentes ».

« Il est vraiment temps que la communauté internationale tape du poing sur la table, car ces politiques ont pris le peuple en otage. Tout le monde est stressé dans le pays. C’est très mauvais », a dénoncé Ayivi Gondanou, chef cuisinier dans un grand hôtel de Lomé.

« Le président ghanéen doit prendre ses responsabilités, car il connaît très bien notre pays. Il ne doit plus traîner, car la crise a trop duré », Adèle Flavogan, maîtresse couturière.

Le Togo traverse depuis début septembre, une nouvelle crise avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition. Ce regroupement de 14 partis politiques exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.

Certains leaders de cette coalition demandent le départ du président Faure Gnassingbé.

La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table. FIN

Junior AUREL

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