La coalition de l’opposition n’a appelé les populations à « aucune manifestation » la semaine prochaine, a affirmé ce dimanche son porte-parole sur une radio privée, accusant vertement le Parti National Panafricain (PNP, opposition) de Tikpi Atchadam de ne pas respecter les règles du groupe en allant « un peu trop vite en besogne ».
L’appel à manifester les 20, 21, 22 et 24 a été fait par l’un des responsables du PNP à travers un message sur les réseaux sociaux, la coalition ayant auparavant affiché son intention de manifester, mais sans publier un communiqué.
Le président de ce parti M. Atchadam a même rendu public, son traditionnel message la veille des manifestations de la coalition.
« La coalition n’a jamais publié un communiqué, appelant à une quelconque manifestation. Cependant, la coalition a écrit à titre conservatoire au ministre de l’administration territoriale pour l’informer d’un projet de manifestations la semaine prochaine », a affirmé sur le plateau de Radio Pyramide M. Dupuy.
Selon ce dernier, cette décision vient du fait que le président ghanéen et facilitateur dans la crise togolaise Nana Akufo-Addo a dépêché ses émissaires auprès de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Céni) pour faire le point du processus électoral.
« A partir de ce moment là, nous avons le devoir (en tant qu’organisations politiques) de surseoir à nos manifestations que nous avons prévues en écrivant une lettre au ministère de l’administration territoriale. Et c’est ce que nous avons fait. C’est pour cela que nous n’avons pas appelé les populations à une quelconque manifestation », a-t-il poursuivi.
Le PNP fortement chargé
A en croire le responsable en communication de la Coalition, le PNP « est allé un peu trop vite en besogne ».
« Ce n’est pas parce qu’un parti politique décide unilatéralement de sortir un communiqué que cela engage les 13 autres », a chargé M. Dupuy.
« Quand vous travaillez à 14, il faut des règles. La règle qui prévaut au sein de la coalition, c’est que quand nous prenons une décision d’une manifestation, aucun parti ne peut l’annoncer tant que la coalition n’a pas sorti son communiqué », a-t-il poursuivi avant d’ajouter: « il y a peut être une erreur, il y a peut être un faux pas ».
« Quand vous travaillez ensemble, il y a des règles qu’il faut respecter », a-t-il reprécisé.
« On en a discuté et cela a été réglé. Je pense que chacun reviendra rapidement à la raison », a-t-il souligné.
Le ministre de l’administration territoriale avait déjà tapé du poing sur la table
Le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpéti, avait déjà adressé une lettre à la coalition, l’informant qu’elle ne pourra pas organiser des manifestations la semaine prochaine, en raison du dialogue en cours.
« Etant donné que le dialogue se poursuit, il n’est pas opportun d’organiser des manifestations, alors que la facilitation préconise la suspension des manifestations (…) les marches programmées, ne peuvent avoir lieu en cette période… », avait déjà écrit le ministre à la coalition.
Précisons que le Togo traverse depuis début septembre, une nouvelle crise avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition. Ce regroupement de 14 partis politiques exige notamment le retour à la constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Certains leaders de cette coalition demandent ouvertement le départ du président Faure Gnassingbé.
La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table.
Démarrées le 19 février sous la facilitation du président ghanéen, les discussions ont été suspendues à la deuxième séance le 23 février. Le facilitateur a privilégié ces derniers jours, des consultations directes avec les protagonistes à Accra, avant la reprise des discussions à Lomé. FIN
Edem Etonam EKUE
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