Un atelier sur le processus consultatif du Groupe d’experts de haut niveau chargé de l’élaboration du traité interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires (FMCT) s’est ouvert ce mercredi à Lomé à l’intention des représentants des pays francophones de la région Afrique, une initiative du Bureau des Nations Unies pour les affaires de désarmement (UNODA) à travers l’UNREC (son centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique), a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par Amakoué Mensah Klutsè (Représentant du ministre des Affaires étrangères de la coopération et de l’intégration africaine) en présence de Peter Kolarov (Coordonnateur des Nations Unies du service des bourses et des formations/ Service de désarmement (Branche Genève).
Anselm Yaburi (Directeur de l’UNREC) ainsi que des diplomates internationaux, étaient aussi présents.
Organisé grâce à l’appui financier du gouvernement canadien, cet atelier regroupe des représentants des 26 Etats francophones africains et apparentés.
Cette rencontre de deux jours a pour objectif de faciliter le dialogue au niveau sous-régional entre Etats membres sur leur implication dans l’adoption d’un futur traité en lien avec les instruments internationaux et régionaux déjà existants.
Elle permettra également de partager des connaissances et des informations au sein des régions sur les questions relatives à l’interdiction de la production de matière fissile destinée à des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires.
Il s’agira pour les experts au cours de cet atelier, de faire le briefing sur le traité interdisant la production de matière fissile pour des armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires.
Ils auront aussi un aperçu sur le travail de la conférence du désarmement, celui du Groupe d’experts gouvernementaux 2014-2015 ainsi que le Groupe préparatoire d’experts de haut niveau sur le traité FMCT.
’L’uranium africain a joué un rôle déterminant durant les premiers jours de l’ère nucléaire’
La matière fissile est un composant clé dans la fabrication d’armes nucléaires ou d’autres dispositifs explosifs nucléaires.
Par conséquent, un traité non-discriminatoire, multilatéral et internationalement vérifiable interdisant la production de matière fissile à des fins de production d’armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires, représenterait une contribution pratique et significative au désarmement nucléaire et aux efforts de non-prolifération.
« Raison pour laquelle cet atelier est organisé avec le groupe d’experts, afin de faciliter la participation des Etats Africains dans le processus consultatif en vue de l’adoption d’un traité de suspension de production de matières fissiles pour préserver le monde des affres de l’arme nucléaire. Car, il est impossible de parler de l’arme nucléaire sans faire allusion à l’uranium, une matière première pas comme les autres », a souligné Anselm Yaburi (Directeur de l’UNREC).
selon lui, « l’uranium africain a joué un rôle déterminant durant les premiers jours de l’ère nucléaire. En 2007, l’Afrique a concentré 18% des ressources récupérables connues d’uranium et 15,9 % de la production mondiale ».
« Dans les années à venir, la part du continent dans le marché mondial de l’uranium devrait augmenter significativement. Etant donné son rôle central dans l’industrie nucléaire et les perspectives d’expansion de l’extraction en Afrique, l’uranium pourrait représenter pour les pays africains concernés, un véritable défi à bien des égards. Ma conviction reste qu’ensemble, nous parviendrons à faire du désarmement et aux ODD, une grande priorité dans l’intérêt supérieur des Etats membres et pour le bien-être de nos générations futures », a précisé M.Yaburi.
L’Afrique doit jouer sa partition pour un désarmement et une non-prolifération nucléaire effectifs
Intervenant de son côté, Amakoué Mensah Klutsè (Représentant du ministre des Affaires étrangères de la coopération et de l’intégration africaine) a affirmé que le monde menacé par la prolifération nucléaire et un regain de course aux armes de destruction massive (ADM) : « il est primordial pour l’Afrique de jouer sa partition pour un désarmement et une non-prolifération nucléaire effectifs ».
« Le continent africain a, depuis l’adoption du traité de Pélindaba, compris la nécessité de prendre des mesures idoines, afin d’épargner ses braves populations des abominables souffrances liées aux armes de destruction massive. C’est pourquoi, il est souhaitable de renforcer l’action collective et la solidarité, afin de protéger le continent contre la menace directe du stockage, du déploiement et de l’usage d’armes nucléaires mais aussi contre les menaces dérivées et pernicieuses de transfert et de déversements de déchets radioactifs sur le continent africain qui est consacré zone exempte d’armes nucléaires par le droit international », a indiqué M.Klutsè.
Notons qu’en marge de cet atelier, « le guide pratique en français sur le désarmement » — élaboré à l’intention des diplomates et des experts des Etats africains avec l’appui financier de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) — sera officiellement.
Ce document permettra de renforcer les compétences des pays francophones sur les questions relatives à la paix et à la sécurité, au désarmement, à la maîtrise des armements et à la non-prolifération. FIN
Abbée DJAGLO
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