Paris – La députée LREM Laetitia Avia a annoncé mercredi à l’AFP le dépôt d’une plainte dans un commissariat de police de Paris après avoir reçu une lettre contenant des insultes racistes et des menaces de mort.
Ce courrier, que l’élue de la capitale a publié sur son compte Twitter, se termine par « Compte tes jours, on va s’occuper de toi ».
« Je n’ai jamais subi une attaque d’un tel racisme. Et on me menace de mort. On ne peut pas laisser passer ça », a déclaré à l’AFP Mme Avia, née au sein d’une famille originaire du Togo.
« Indigné par l’odieuse attaque raciste dont a été victime Laetitia Avia. Je lui adresse tout mon soutien », a tweeté le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
« Quand le racisme d’une violence innommable touche nos députés… ça donne cette ignoble lettre d’insultes », a tweeté le délégué général de LREM Christophe Castaner, en souhaitant « courage à Laetitia Avia qui a (son) plein soutien dans cette épreuve ».
Deux associations ont également apporté leur soutien à la députée de Paris.
Pour SOS Racisme, cet épisode « rappelle ce qu’est la virulence du racisme antinoir.
En choisissant de publier cette lettre, Laetitia Avia contribue à montrer ce que sont les pensées putrides qui continuent à agiter une partie de notre pays. En 2018, le fait d’être noire expose ainsi une députée à être comparée à une +truie noire+ et à un +singe+ », relève l’association, en demandant à la justice, dans un communiqué, « de faire toute la lumière sur cette affaire en déployant les moyens nécessaires pour identifier son ou ses auteurs. En effet, la lâcheté de l’anonymat ne saurait être une promesse d’impunité pour les racistes ».
De son côté, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a indiqué qu’il envisageait de porter plainte. « Il demande que les pouvoirs publics, les élus, les associations et tous les acteurs concernés se mettent à l’ouvrage pour faire évoluer la législation et prendre en compte les évolutions techniques les plus récentes et les moyens qu’internet met à disposition des auteurs de haine et de propos discriminatoires et racistes », ajoute le mouvement dans un communiqué.
La semaine dernière, l’annonce du choix d’une jeune métisse pour incarner Jeanne d’Arc aux prochaines festivités annuelles d’Orléans célébrant l’héroïne avait déclenché sur les réseaux sociaux un déferlement de commentaires injurieux et racistes. Le procureur de la République d’Orléans a ouvert une enquête préliminaire pour « provocation publique à la discrimination et la haine raciale » à propos de deux tweets comparant cette jeune femme à un singe.
Une ex-candidate FN avait été condamnée en septembre 2016 à 3.000 euros d’amende avec sursis pour avoir comparé quelques années plus tôt Christiane Taubira, alors garde des Sceaux, à un singe. Elle avait été exclue du Front national après la diffusion de ses propos.
SOURCE : AFP