Le rapport 2017/2018 d’Amnesty International dans lequel le Togo a été une fois encore épinglé, est un document qui recèle « d’importantes lacunes et faiblesses rédhibitoires », a dénoncé ce vendredi Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique).
Recours excessif à la force, droit à la liberté d’expression réprimé, fermeture des médias et arrestations des dirigeants associatifs etc…Tels sont des éléments relevés par le rapport.
Selon ce rapport rendu public, les autorités togolaises ont « continué de restreindre les droits à la liberté d’expression et de réunion lors de manifestations de masse organisées par des groupes d’opposition ».
« Les forces de sécurité ont eu recours à une force excessive contre des manifestants, 11 personnes au moins ont été tuées. Les arrestations et détentions arbitraires, la torture et les autres formes de mauvais traitements, ainsi que l’impunité en cas de violations des droits humains, avaient toujours cours », affirme Amnesty International.
« Comme les années précédentes », poursuit l’Organisation dans son rapport, « les forces de sécurité, armée comprise, ont usé d’une force excessive et meurtrière pour réprimer et disperser des manifestations pacifiques. Elles ont fait évacuer des contestataires avec violence, frappé des membres de l’opposition et maltraité des journalistes ».
Selon le ministre de la fonction interrogé par l’Agence Savoir News, ce rapport « recèle d’importantes lacunes et faiblesses rédhibitoires ».
« D’une part, le procédé et la méthode utilisés, avec une simple compilation d’affabulations et d’allégations grossières, sans chercher nullement à les confronter et à la vérifier auprès des autorités ou d’autres sources dignes de foi. Il s’agit là d’une méthode cavalière qui ne permet nullement de parvenir à des affirmations et des assertions vérifiables. Il est possible qu’un minimum d’effort de vérification aurait permis à cette organisation de disposer d’informations complètes et d’avoir une appréciation complète et objective de la situation des droits de l’homme et des cas allégués ».
« Les personnes qui, sur le terrain, se présentent comme étant des représentants d’Amnesty International, et celles qui, se parant du manteau de défenseurs des droits de l’homme, ont alimenté le rapport de cette organisation, manquent cruellement d’expérience et connaissances requises en matière d’investigations et d’enquêtes sur les droits de l’homme », a dénoncé M. Bawara.
« Pire, tous sinon la plupart d’entre eux sont des activistes notoires de l’opposition et ils s’affichent comment tels en permanence, par des prises des engagements politiques et des positons partisanes. Ces derniers mois et ces derniers jours ont mis à nu les consciences et accointances entre la coalition et certains réseaux parmi les organisations syndicales et de la société civile. Dans ces conditions, la source d’information étant totalement biaisée et partisane, les allégations elles-mêmes manquent de fondement et de crédibilité », a-t-il indiqué.
Ces deux principales raisons, a poursuivi le ministre, « jettent un discrédit sur le sérieux et la crédibilité des allégations visant le Togo ».
« Il y a certainement des efforts continus à maintenir dans la voie de la sauvegarde des droits de l’homme et des libertés au Togo comme dans la plupart des sociétés à travers le monde », a précisé M. Bawara avant d’ajouter : « Mais cela n’a pas besoin de sensationnel et de coups de boutoir! ».
La sortie de ce document intervient à une période où le pouvoir et l’opposition ont décidé de se parler, afin de trouver une solution durable à la crise qui secoue le pays depuis plus de six mois.
Démarrées lundi, les discussions avaient été suspendues, après une longue journée de débats en présence du président ghanéen Nana Akufo-Addo (facilitateur dans la crise). Le dialogue reprendra ce vendredi.
Rappelons que le Togo est fortement plongé dans une nouvelle crise depuis septembre dernier, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. Certains leaders de ce regroupement de 14 partis politiques demandent ouvertement le départ du président Faure Gnassingbé. FIN
Junior AUREL
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