Le rapport « préliminaire » publié par le Regroupement des jeunes africains pour la démocratie et le développement (REJADD) et le Réseau africain pour les initiatives de droits de l’homme et de solidarité (RAIDHS) sur les manifestations politiques survenues depuis le 19 août dernier, ne contient que des « affirmations tendancieuses et irresponsables », a dénoncé lundi soir, le gouvernement.
Selon ce rapport, les « répressions » ont fait « plus de 100 morts, généralement par balles ou par exécutions extrajudiciaires, parmi lesquels on compte des enfants, des milliers de blessés par balles ou victimes de sauvages passages à tabac…, des milliers d’arrestations, des milliers de déplacés et d’exilés … ».
Or depuis le 19 août, le bilan des morts résultant des manifestations tel qu’issu du monitoring de la plupart des organisations de défense des droits de l’homme (ODDH) fait état diversement de 9 morts (WANEP), 14 morts (CACIT) et 20 morts pour les organisateurs.
« En réalité ce bilan est de 7 morts par balles et 7 morts pour diverses causes dont deux 2 militaires égorgés », précise le communiqué du gouvernement.
Le gouvernement « s’indigne, rejette fondamentalement ces allégations et déplore par conséquent, les affirmations tendancieuses et irresponsables des deux organisations auteurs dudit rapport et appelle toutes les organisations de défense des droits de l’homme à plus d’objectivité et de professionnalisme dans l’accomplissement de leur mission ».
« Les chiffres avancés dans le rapport du REJADD et du RAIDHS n’ont aucune commune mesure avec la réalité. De plus, toutes les supputations relatives aux milliers d’arrestations, aux milliers de blessés par balles, de l’existence de fosses communes, d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et disparitions contenues dans le rapport, sont dénuées de tout fondement et ne reposent sur aucune preuve palpable », dénonce le communiqué lu sur les médias d’Etat et abondamment relayé sur les réseaux sociaux.
« C’est pourquoi le gouvernement ne saurait admettre que des allégations de nature à troubler la paix et la cohésion sociale viennent, une fois de plus, remettre en cause les efforts qui sont inlassablement entrepris pour renforcer les acquis en matière de droits de l’homme dans notre pays et créer les conditions optimales d’un meilleur vivre ensemble », ajoute le texte.
Par ailleurs, le gouvernement a indiqué avoir déployé « tous les efforts » pour joindre les responsables de ce rapport « en vue de confronter leurs sources d’informations », leurs contacts téléphoniques s’étant révélés inopérants.
« Le gouvernement se réserve le droit de donner au moment opportun une suite judiciaire au contenu de ce rapport », précise le communiqué.
Le Togo traverse depuis septembre, une nouvelle crise, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition. Ce regroupement de 14 partis politiques exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger. Certains leaders de ce regroupement demandent ouvertement le départ du président Faure Gnassingbé.
La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises, l’opposition et le pouvoir à des pourparlers pour une sortie définitive de la crise. Le dialogue s’ouvrira jeudi à Lomé, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo. FIN
Edem Etonam EKUE
www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24