Le Ghana et la Guinée « ne sont pas les médiateurs » dans la crise qui secoue le Togo depuis plus de quatre mois, « ils ont proposé des missions de bons offices », a indiqué dimanche Christian Trimua (ancien ministre et conseiller à la présidence).
« Si nous voulons aller à des médiateurs, nous devons ensemble discuter et voir comment choisir le médiateur. Et c’est la rencontre initiée par le Premier ministre et qui a été malheureusement rejetée par la coalition », a-t-il souligné sur Radio Pyramide Fm.
Au départ, a-t-il poursuivi, « l’opposition avait souhaité un dialogue direct ».
« Pour nous, l’intervention de la Guinée où du Ghana, sont restées à l’étape de bons offices. Pour passer à un médiateur, il faut qu’on se mette d’accord.
Nous ne disons pas qu’il ne faut pas de médiateur, nous disons simplement qu’on ne peut pas désigner unilatéralement un médiateur », a martelé M.Trimua.
« Je prie pour que les acteurs deviennent un peu plus sages pour prendre la mesure du problème et que nous allions à ce dialogue avec la plus grosse bonne foi, pour qu’à l’issue de ces discussions, nos compatriotes n’aient plus à souffrir de nos turpitudes politiques et de nos conflits incessants. Je crois que c’est fondamental de prendre en compte ce que les togolais vivent et les conséquences collatéraux de nos désaccords sur la vie quotidienne de nos compatriotes », a-t-il ajouté.
Pour la coalition de l’opposition qui manifeste depuis plus de quatre mois contre le régime en place, « les médiations de la Guinée et du Ghana sont bel et bien confirmées, mais de surcroît, elles sont renforcées par le Bénin et le Burkina Faso qui ont souhaité appuyer les deux pays dans cette mission de médiation ».
Dans un communiqué rendu public vendredi dernier, elle « exhorte le régime à prendre toute la mesure des aspirations profondes des togolais dans la rue depuis bientôt cinq mois et concrétiser les mesures d’apaisement auxquelles lui-même a souscrit auprès des médiateurs que lui-même a sollicités pour une issue pacifique à cette crise ».
Cette coalition a appelé à de nouvelles manifestations à Lomé et dans d’autres villes du pays les 27, 28 et 30 décembre.
Le Togo traverse depuis plus de quatre mois, une nouvelle crise avec des manifestations à répétition de ce regroupement de 14 partis politiques de l’opposition qui exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Elle réclame également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations. Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Le dialogue annoncé depuis plusieurs semaines par le gouvernement, peine à démarrer.
L’opposition exige des « mesures d’apaisement » (notamment la libération de toutes les personnes arrêtées dans la foulée des manifestations et celles détenues dans l’affaire des incendies des marchés) avant d’aller à la table de négociation.
Du côté du pouvoir « toutes les conditions sont réunies » pour le début des discussions.
L’autre sérieux problème : la médiation. L’opposition exige un dialogue en présence d’une médiation notamment celle déjà entamée par le Ghana et la Guinée, ce qui n’est pas du goût du gouvernement. FIN
Edem Etonam EKUE
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