L’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL) a lancé mercredi à Lomé un « projet de développement de la chaîne de valeur du pain de soja », visant à permettre à la population de bénéficier des valeurs nutritionnelles du soja et du sorgho, a constaté une journaliste de Savoir News.
D’une valeur de 13 millions de francs CFA, le projet vise à augmenter les revenus des boulangères artisanales de la ville de Lomé et ses environs par l’appui à la production et la commercialisation du pain de soja beaucoup plus nutritif.
« Notre objectif à travers ce projet, c’est d’accompagner et former ces femmes pour leur apprendre comment substituer une partie du blé avec une partie de la farine de soja pour pouvoir faire du pain sucré et salé. Nous avons constaté que sur le marché, on voit du pain jaunâtre que nous appelons du pain de soja, alors qu’il est fait à base de farine de blé et d’un colorant. Il n’y a aucune farine de soja », a indiqué Tata Ametoenyenou (coordonnateur des programmes de l’OADEL).
« Nous allons accompagner les boulangères mais il faut surtout que la population soit au courant qu’il y aura bientôt sur le marché du vrai pain de soja et de sorgho. Nous allons communiquer sur les valeurs nutritionnelles du soja et du sorgho, parce que nous devons tout faire pour dépendre de moins en moins de l’importation de la farine de blé », a-t-il ajouté.
Initié avec l’appui technique de l’Institut Togolais de Recherches Agronomiques (ITRA), un projet similaire a déjà permis d’outiller quelque 150 boulangères artisanales dans la région de la Kara et des savanes sur la fabrication du pain à base de soja et de sorgho.
« L’ITRA apporte un appui technique à OADEL dans la mise en œuvre de ce projet. Dans le cadre de nos activités à l’ITRA, nous avons essayé des recettes à base de farine de soja et de farine de sorgho et nous avons pu fabriquer des pains dans la région de la Kara et des savanes. Nous avons pu déterminer aussi un taux de substitution de ces farines en remplacement de la farine de blé. Nous avons donc eu le désir de dupliquer ces mêmes résultats dans la région maritime dans le cadre de ce nouveau projet », a souligné pour sa part Dr Kazia Tchalla (représentant de l’ITRA).
« C’est une grande joie pour nous qu’on ai pensé aux boulangères artisanales à travers ce projet. Certes nous faisons du pain au soja auparavant, mais ce n’était pas avec la vraie farine de soja. On utilisait juste un colorant jaunâtre et on vient de nous apprendre que ce colorant est aussi nocif pour la santé », a confié Ayi Marie (secrétaire adjoint du syndicat des boulangères).
Il faut noter que le Togo dépense en moyenne 15 milliards de F. CFCA pour l’importation de la farine de blé chaque année. FIN
Chrystelle MENSAH
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