Une trentaine de membres d’organisations de la société civile de quatre pays du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger Nigéria, Tchad) ont démarré ce lundi à Lomé, un conclave de trois jours visant à intégrer le genre dans la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes légères et de petits calibres dans cette région, a constaté une journaliste de Savoir News.
Les travaux ont été ouverts par le Colonel Yark Damehame (ministre de la sécurité et de la protection civile) en présence de Mme Khardiata Lo N’Diaye (coordonnatrice du système des nations unies).
Anselme Yabouri directeur du Centre Régional des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement en Afrique (UNREC), était aussi présent.
Initié par l’UNREC avec l’appui financier de la Suède, ce conclave est la première activité du projet +Importance du genre dans la lutte contre l’acquisition des armes et des munitions par les terroristes dans le bassin du lac Tchad+, piloté par l’UNREC.
Durant les trois jours de travaux, ces experts de la société civile vont plancher sur la participation des femmes aux niveaux décisionnels dans la résolution des conflits, aux questions relatives aux désarmements, à la non-prolifération et au contrôle des armes pour une lutte efficace contre le terrorisme.
« Aujourd’hui, la femme est apte à jouer tous les rôles qui peuvent être joués par les hommes. Et en tant que femmes et acteurs de la société civile au sein du lac Tchad, je pense que nous allons pleinement jouer le rôle qui est le nôtre. Je trouve cette initiative d’associer les femmes à la lutte contre le terrorisme très bonne, parce que ce sont les femmes qui payent de lourds tribus et qui souffrent davantage durant les périodes de conflits, de guerres et d’attaques terroristes », a indiqué Mme Aichatou Jariri (membre de l’Ong Agir 21).
« Ce projet couvre quatre des cinq pays du bassin du Lac Tchad, et nous sommes partis du constat que les femmes font parties des groupes les plus vulnérables en matière de terrorisme. Le cas des lycéennes de Chibok nous en dit beaucoup. A partir de ce constat, nous nous sommes dits qu’il fallait faire quelque chose. Nous avons donc fait venir des experts femmes de ces quatre pays pour réfléchir, faire le diagnostic et des propositions concrètes et voir comment mieux intégrer la question du genre dans la lutte contre la prolifération des armes et leurs détournements par les groupes terroristes dans le bassin du Lac Tchad », a précisé pour sa part M. Yabouri.
Selon le ministre de la sécurité, dans le cadre du terrorisme, il est prouvé aujourd’hui qu’outre le fait d’être victimes, certaines femmes y sont plutôt des messagers, espions, recruteurs, fournisseurs de fonds, contrebandiers et de plus en plus des kamikazes au sein du groupe Boko Haram.
« Il est donc important de revisiter la question du genre dans la lutte contre le terrorisme partout ailleurs et surtout dans le bassin du Lac Tchad, espace géographique objet de ce projet initié par l’UNREC. Ce projet, j’en suis sûr, permettra d’aller vers le respect de l’équité genre et une plus grande implication des femmes dans la lutte contre les armes légères et de petits calibres pour une lutte plus efficace contre le terrorisme », a-t-il souligné.
« Les femmes ont des rôles multiples et nous sommes convaincus que l’agenda +Femmes, paix et sécurité+ que prône la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies doit être pleinement intégrée aux stratégies de lutte contre le terrorisme. La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent est une charge commune, et pour être efficace, aucune actrice, aucun acteur ne doit-être négligé », a de son côté ajouté la coordonnatrice du système des Nations Unies. FIN
Chrystelle MENSAH
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