Le 18è dialogue politique entre l’Union européenne (UE) et le Togo s’est déroulé ce lundi au ministère des affaires étrangères, rencontre au cours de laquelle la crise togolaise a été largement abordée par les deux parties.
Ce dialogue se tient, conformément à l’article 8 de l’Accord de partenariat ACP-UE, qui a institué un dialogue politique périodique entre le Togo et l’UE. Ces discussions se tiennent généralement au second semestre de chaque année.
La nouvelle crise politique qui secoue le Togo depuis plus de trois mois préoccupe au plus haut point, la communauté qui a plusieurs fois appelé les protagonistes à se retrouver autour d’une table.
Ce lundi, les diplomates européens accrédités au Togo, ont exprimé leur préoccupation, au regard de l’évolution de la situation.
« Nous avons parlé de la situation politique au Togo, car c’est très important pour nous. Notre position est que nous soutenons le processus de sortie de crise. Nous n’avons pas de solution à proposer, parce que c’est aux togolais de trouver des solutions pour la sortie de crise », a déclaré Mme Cristina Martins-Barreira (Chef de la délégation de l’UE au Togo).
« Nous sommes un partenaire fiable, nous avons toujours été au côté du Togo. Nous sommes des observateurs très attentifs, et nous avons beaucoup de confiance dans ce processus engagé pour la sortie de la crise dans l’intérêt du développement économique », a-t-elle ajouté.
De son côté, le ministre des affaires étrangères a rassuré l’UE de la volonté du gouvernement à œuvrer dans le sens de la paix pour une sortie de crise.
« Cette rencontre se tient dans un contexte sociopolitique inhabituel et beaucoup de questions se posent sur l’avenir de notre pays. Mais je voudrais vous rassurer que le gouvernement prendra toutes les décisions qui iront dans le sens de la stabilité et également pour le bien-être de notre population », a promis Robert Dussey.
Par ailleurs d’autres sujets ont été abordés dont le processus de décentralisation en cours et le dernier sommet UE-UA tenu à Abidjan.
Précisons que Togo est fortement plongé dans une nouvelle crise politique depuis le 19 août, avec des manifestations répétées de la coalition de l’opposition.
La coalition de l’opposition a appelé à une nouvelle marche jeudi prochain, après trois jours de manifestations (mercredi, jeudi et samedi) la semaine dernière. La marche de samedi a été émaillée de violences, sur le chemin de retour des manifestants.
La Coalition exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Ce regroupement de 14 partis politiques réclame également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations.
Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
D’intenses tractations sont menées ces derniers jours, pour la tenue dialogue. Pour l’instant, aucune date n’a encore été fixée pour les discussions. L’opposition a déposé sur la table des « mesures d’apaisement », avant de démarrer les discussions.
« Si ces mesures d’apaisement ne sont pas prises, le dialogue ne va pas démarrer », avait averti samedi dernier Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition).
Comme « mesures d’apaisement » la coalition de l’opposition exige notamment la libération des personnes détenues dans le cadre des manifestations (sans oublier les Imams de Sokodé et de Bafilo, les responsables d’organisation de la société civile notamment Nubuéké) et dans le cadre des affaires des incendies des marchés. FIN
Junior AUREL
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