Le comité des experts des ministères de la sécurité et des frontières des Etats membres du Conseil de l’Entente (CE) a débuté ce mercredi à Lomé, deux jours de travaux inscrits au programme de la 2ème réunion annuelle de ces experts, a constaté une journaliste de Savoir News.
Les travaux ont été ouverts par Têko Koudouovoh (directeur général de la police nationale) en présence Patrice Kouamé (secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente).
Thème retenu pour ce conclave : « La lutte contre la cybercriminalité dans les états de l’espace entente : l’expérience ivoirienne ».
Durant ces deux jours de travaux, les experts venus de cinq pays (Niger, Burkina Faso, Cote d’Ivoire, Bénin et Togo) vont dans un premier temps, faire le point de la mise en œuvre des recommandations de la première réunion annuelle de 2016.
Ensuite, les délégations des pays vont présenter à tour de rôle, le point de la situation sécuritaire dans leur pays, sans oublier les acquis et les manquements.
La rencontre permettra également aux participants de partager leur expérience avec des experts ivoiriens, car la Côte d’ivoire se positionne aujourd’hui comme leader de la lutte contre la cybercriminalité.
« Durant cette réunion, j’aurai à présenter l’évaluation de la gouvernance sécuritaire dans l’espace Entente, ce qui fait référence à l’indice Mo Ibrahim de la gouvernance en Afrique adoptée par les chefs d’Etat. Le rapport 2016 de cet indice dit qu’il y a eu dégradation générale de la situation sécuritaire en Afrique, mais l’Afrique de l’ouest et plus précisément l’espace entente est la zone où la situation sécuritaire est globalement bonne », a souligné Issa Moko (directeur du département de la coopération politique, de la paix et de la sécurité du secrétariat exécutif du Conseil de l’entente).
« Aujourd’hui, le crime s’est déplacé du monde physique vers le monde virtuel.
L’une des importantes dispositions prises par la Côte d’Ivoire, c’est la mise en place des structures en charge de la lutte contre ce phénomène de la cybercriminalité, ainsi que le vote des lois qui vont réprimander ce type d’infractions. Il faut surtout une solide coopération entre ces services et les multinationales américaines qui détiennent toutes les données pour chercher les traces des cybercriminels », a précisé Aly Samassi (sous directeur informatique de la direction de l’informatique et des traces technologiques de Côte d’Ivoire).
Pour le directeur général de la police nationale, la cybercriminalité est le même au Togo que dans les autres Etats, et une solution collective doit y être trouvée.
« Le visage de la cybercriminalité au Togo est dominé par les arnaques dont les victimes sont soigneusement sélectionnées par les auteurs, ou pris par un malheureux concours de circonstances. Arnaques ou Love Tchat, aux œufs de perroquets, aux noix d’argan, aux aloès verra ou sèves de moringa… Arnaques aux envois de conteneurs, à l’héritage ou au maraboutage, ou encore chantage à la vidéo…. telles sont les formes les plus courantes, mais surtout les plus ravageuses qu’emploient les cybers délinquants pour atteindre leurs victimes » a précisé Têko Koudouovoh, invitant les experts à « s’inspirer de l’expérience ivoirien, une référence sur la question de la lutte contre la cybercriminalité ».
« La présence de nos hauts gradés, de nos forces de défense et de sécurité et des professionnels de la gestion des frontières nous garantit la qualité des débats ainsi que des recommandations pertinentes destinées au conseil des ministres et in fine, à la prochaine conférences des chefs d’états et de gouvernement », a pour sa part indiqué M. Kouamé. FIN
Chrystelle MENSAH
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