Après le premier « round » de contact mardi entre des leaders de la coalition de l’opposition et le président guinéen et président en exercice de l’Union africaine (UA) Alpha Condé mardi à Paris, les discussions vont se poursuivre mercredi soir.
Mme Adjamagbo Johnson, Tikpi Atchadam et le chef de file de l’opposition Jean Pierre Fabre ont présenté à M.Condé la « position » des 14 partis politiques de la coalition dans cette crise qui secoue le Togo depuis trois mois.
« Les trois leaders ont présenté à M. Condé, la plateforme de la coalition. Pour le moment, le dialogue n’a pas encore démarré », a déclaré à l’Agence Savoir News Eric Dupuy (Responsable à la communication de la coalition).
La coalition de l’opposition exige notamment le retour à la Constitution originelle de 1992, la révision du cadre électoral et l’instauration du droit de vote des togolais de l’étranger.
Les 14 partis politiques réclament également la libération de toutes les personnes incarcérées dans le cadre des manifestations.
« J’ai écouté l’opposition, ils m’ont remis un mémorandum (…). Je vais encore les écouter cet après-midi », a laissé entendre M. Condé interrogé par France 24.
Certains leaders de ce regroupement exigent aussi le départ du président Faure Gnassingbé.
Par rapport à cette exigence de l’opposition, le président en exercice de l’UA a répondu : « Ça, c’est une question interne. Ce n’est pas mon rôle de leur dire ce qu’ils doivent faire. Tout ce que nous voulons, c’est que le problème soit résolu par un dialogue togolais ».
Les trois leaders de l’opposition seront encore face à M.Condé mercredi soir.
Mais pourquoi une nouvelle rencontre ? A-t-il demandé à ces leaders de réfléchir par rapport à une proposition qui leur a faite la veille ? Ou bien ces leaders ont décidé de revenir à lui, après des propositions ?
Autant de questions qui circulent du bout des lèvres de bon nombre d’observateurs de la scène politique togolaise.
« Les lignes commencent sûrement à bouger. Tout le monde sait que ce dialogue tant attendu, ne sera pas facile », a légèrement commenté le directeur publication d’un journal.
La marche de samedi annulée
Sortis trois fois de suite (jeudi, vendredi et samedi) la semaine dernière, les partisans de la coalition étaient appelés à descendre à nouveau dans les rues de Lomé et de plusieurs villes samedi prochain. Mais, selon les dernières nouvelles, la marche a été annulée.
« La marche de samedi a été annulée à la demande des trois leaders de la coalition qui sont actuellement à Paris », a affirmé à l’Agence Savoir News Eric Dupuy, sans autres précisions.
Les manifestations auront lieu la semaine prochaine, a-t-il précisé.
Les leaders de la coalition ont à plusieurs reprises, réaffirmé leur intention de maintenir la pression dans les rues, en plein dialogue.
De son côté, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, poursuit ses contacts avec ses homologues de la sous-région. Après Abidjan lundi, le président togolais a mis le cap sur Abuja mardi. Rien n’a filtré concrètement de cet entretien sur la crise qui secoue le Togo.
Mais lundi dernier à Abidjan, Faure Gnassingbé a indiqué à la presse que le dialogue s’ouvrira « d’ici quelques semaines ».
« Quelle que soit la situation, quelles que soient les évolutions, cela doit se terminer par le dialogue et ce dialogue est en cours de préparation. Pour dialoguer il faut être deux, ma seule voix ne suffit pas. Les tractations sont en cours. Je pense que d’ici à quelques semaines ce dialogue pourra s’ouvrir », avait déclaré Faure Gnassingbé.
La communauté internationale (notamment les Etats-Unis, la France, la Francophonie, la Cédéao et l’Union africaine) a appelé à plusieurs reprises, le pouvoir et l’opposition à se retrouver autour d’une table.
La Délégation de l’Union européenne, la Coordination du Système des Nations Unies et les Ambassades d’Allemagne, de France, et des Etats-Unis d’Amérique au Togo ont aussi « encouragé » toutes les parties concernées « à reprendre le dialogue pour sortir de la crise actuelle ».
Précisons que cette nouvelle crise qui secoue le Togo a déjà fait 14 morts et d’importants dégâts matériels notamment à Sokodé et à Mango (nord). FIN
Edem Etonam EKUE
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