Des leaders communautaires notamment les chefs traditionnels, les reines mères et les président de CVD et CDQ et les leaders religieux des préfectures de Danyi, de Kloto, d’Agou et de Zio ont été sensibilisés sur le phénomène du mariage forcé des enfant lors d’un atelier à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), afin qu’ils s’engagent dans la « lutte », a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Organisée par Friends International Togo (FIT) avec l’appui financier du Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL), cette formation entend contribuer à renforcer les capacités des leaders communautaires pour l’élimination du mariage des enfants dans les communautés, préfectures et régions du Togo.
Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet qui prévoit aussi le renforcement de capacités des jeunes filles et des garçons en milieu scolaire sur les droits, les conséquences du mariage forcé et précoce, la sexualité précoce et les lois en vigueur dans le pays contre ce phénomène. C’est un projet qui va s’étendre sur six mois.
Il s’agit de former ces leaders sur les droits de l’enfant à une protection, les informer sur les conséquences du mariage précoce et forcé pour les enfants et la communauté, sur les lois et règlements en vigueur sur le mariage des enfants au Togo.
La rencontre vise aussi à les amener à connaître les bonnes pratiques et les adopter pour la protection des enfants contre le mariage précoce et forcé.
Au cours des échanges, les participants et les formateurs ont identifié les voies et moyens pour combattre ce phénomène, les causes qui ne sont autres que la pauvreté dans les communautés, le recul des valeurs éthiques, les valeurs positives traditionnelles qui devraient favoriser le développement de l’enfant et l’amener vers le développement des communautés.
A la fin de la formation, les leaders communautaires sont repartis avec un plan de travail qui servira de trame à des conditions énergiques que chaque communauté devra mener pour éradiquer ce phénomène dans leur milieu.
A la suite de cette formation, les participants auront pour mission de mener des sensibilisations, des plaidoyers communautaires, afin de juguler la sexualité précoce des enfants, le mariage précoce et forcé des enfants qui fait tache dans les sociétés actuelles.
Pour le consultant-facilitateur Dweggah Philippe, le mariage forcé et précoce est un phénomène qui existe dans les communautés et l’ONG FIT veut aider à combattre.
« Nous avons découvert à travers les échanges que les leaders communautaires maîtrisent beaucoup de choses. Ils ont beaucoup d’informations et toutes les situations pénibles et innommables qu’on ne peut pas imaginer. C’est ainsi que nous avons échangé sur les lois qui répriment ces différents phénomènes liés au sexe qui déciment les communautés et empêchent principalement les filles d’avoir un avenir radieux », a-t-il souligné.
Pour le président du FIT Paul-Bernard Yao Dotsèvi, il est important qu’une lutte soit menée pour que ce fléau soit jugulé : « Nous pensons que les leaders communautaires ont un rôle à jouer dans ce sens ».
M. Dotsèvi a rappelé aux parents leur responsabilité dans ce qui arrive.
« C’est quand les enfants manquent de support qu’ils reconnaissent leurs droits et lorsque leurs droits sont violés, ils sont obligés de chercher une solution alternative », a-t-il précisé.
Cette solution alternative, a-t-il expliqué, n’est pas la meilleure, les parents doivent prendre leur responsabilité.
« Pour que les parents prennent leurs responsabilités, les leaders communautaires doivent les soutenir, les accompagner dans ce sens », a indiqué M. Dotsèvi.
Aussi a-t-il invité les enfants à prendre conscience de leur situation : « car, ce n’est pas parce que les parents sont pauvres que vous devez vous laisser aller à la dépravation, à la débauche ».
La Reine-mère de Kpimé Woumé Azouma Essi et le chef canton de Kovié, Togbui Zavon-Modzro IV ont salué cette formation qui leur permet désormais de s’armer avec l’arsenal juridique pour mener la lutte contre le mariage forcé et précoce.
Ils ont promis mener des campagnes de sensibilisation dans leurs milieux respectifs, pour juguler le phénomène dans leurs communautés. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE
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