Des affrontements entre des manifestants et des forces de l’ordre ce jeudi dans certains quartiers de Bè ont fait « trois morts par balles », a affirmé la coalition de l’opposition, bilan aussitôt démenti par le ministre de la sécurité, pour qui « aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée ».
« Le bilan provisoire des manifestations de ce jour est de 3 morts. Il y a eu 44 blessés par balles et 36 par bastonnade », a déclaré lors d’une conférence de presse Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson (coordonnatrice de la coalition de l’opposition).
« Nous sommes déterminés. Nous continuerons nos manifestations tous les jours », a-t-elle martelé, dénonçant la « répression » des « milices mobiles » sur le terrain.
« Ces milices se sont rendues dans des maisons pour bastonner les femmes, les jeunes et les enfants », a-t-elle précisé.
Le ministre de la sécurité, le colonel Yark Damehame a aussitôt démenti ce bilan lors d’une conférence de presse à son cabinet: « il n’y eu aucun mort à Lomé ce jour ». Il avait à ses côtés, son collègue de la communication Guy Madjé Lorenzo.
« Aucun blessé n’a été porté à notre connaissance », a ajouté le Colonel Yark Damehame, soulignant que les manifestations se sont déroulées dans trois ou quatre quartiers de Bè.
Le ministre de la sécurité est également revenu sur le bilan publié mercredi sur Sokodé.
« Je vous présente mes excuses pour des chiffres que je vous ai communiqués hier. Nous avons annoncé trois morts, ce n’était pas exact. Les services hospitaliers nous avaient annoncé les morts qu’ils ont enregistrés depuis lundi. Donc, il n’y avait pas eu de mort à Sokodé hier », a précisé le colonel Yark Damehame. Ce dernier a également lu un communiqué du ministre de la santé sur ce sujet.
Le Togo est plongé dans une crise depuis août dernier, avec des manifestations de la coalition de l’opposition (regroupement de 14 partis politiques) qui exige notamment le retour à la constitution de 1992 et le vote des Togolais de la diaspora.
Certains leaders de l’opposition exigent également le départ du président Faure Gnassingbé.
La France appelle au « dialogue »
« La France suit avec préoccupation la situation au Togo », a déclaré ce jeudi le ministère français des Affaires étrangères lors d’un point presse à Paris.
« Nous condamnons fermement les violences récentes qui ont fait plusieurs
victimes (et) appelons les parties à l’apaisement et à entamer un dialogue », a-t-il souligné.
Mercredi, la secrétaire générale de la Francophonie, Mme Michaëlle Jean a déploré l’escalade de la violence ces dernières semaines au Togo » et invité la classe politique au « dialogue ».
« Il faut impérativement privilégier le dialogue en toutes circonstances », a-t-elle martelé dans un communiqué rendu public.
« Rien ne peut justifier ces affrontements. Nous pensons aux victimes, aux familles endeuillées, au climat général de peur et de colère (…). Il est primordial d’encourager toutes les actions de nature à contribuer à la résolution de cette crise et au retour à un climat apaisé », a-t-elle indiqué.
Le chef de l’Etat béninois Patrice Talon a de son côté, effectué mercredi, une deuxième brève visite à Lomé (en l’espace d’une semaine) où il s’est entretenu avec son homologue togolais Faure Gnassingbé, a appris l’Agence Savoir News de bonne source.
« La crise qui secoue le pays a été sûrement largement abordée par les deux chefs d’Etat », a précisé cette source.
Le 11 octobre dernier, le président béninois avait déjà effectué une brève visite à Lomé, rencontre au cours de laquelle, la situation qui prévaut au Togo, a été largement abordée.
Une délégation de la coalition de l’opposition serait attendue à Accra (Ghana) les jours à venir. FIN
Junior AUREL
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