Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a invité ce mercredi, les pays éligibles à l’Agoa (Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique) à mener des « réflexions approfondies », en vue d’augmenter les exportations africaines, en baisse vertigineuse ces dernières années.
Le 16è forum de l’AGOA s’est ouvert ce mercredi dans la capitale togolaise, avant la rencontre des ministres des pays éligibles. Le président Faure Gnassingbé annoncé depuis deux jours pour présider personnellement l’ouverture des travaux, s’est fait représenter par le Premier ministre Selom Komi Klassou.
Les représentants des 38 pays éligibles à cette Loi, prennent part aux travaux, ainsi que de hauts responsables américains et chefs d’entreprises.
Les représentants des institutions régionales et internationales sont aussi invités aux débats qui prendront fin jeudi.
L’AGOA est une loi votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous l’égide du Président Bill Clinton. Elle permet aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter sur le marché américain sans droit de douanes.
La loi devrait expirer en septembre 2015 mais elle a été prolongée en juin 2015 jusqu’au 30 septembre 2025.
Les objectifs visés par le programme AGOA sont multiples : (i) promouvoir le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne en accordant aux pays admis un accès exceptionnel au marché américain, (ii) encourager le développement économique et les réformes en Afrique subsaharienne et (iii) favoriser un accès et des possibilités accrues pour les investisseurs et entreprises en Afrique subsaharienne.
Au total 6.000 produits sont concernés par les réductions de taxes à l’importation, mais elles ne sont applicables que sous certaines conditions. Les pays participants à l’Agoa doivent remplir des conditions concernant les droits de l’Homme, la bonne gouvernance et la protection des travailleurs.
Centrée sur le thème : « les Etats-Unis et l’Afrique : Partenariat pour la Prospérité à travers le Commerce », la rencontre de Lomé permettra notamment aux ministres du commerce des pays éligibles de trouver des voies et moyens pour tirer meilleur profit de cette loi.
Ce forum permettra notamment aux représentants des pays éligibles de trouver les voies et moyens pouvant leur permettre de tirer le maximum de profit de cette loi, afin de redresser les chiffres qui ne cessent de baisser au fil des années.
Chute drastique des exportations africaines
Selon les estimations, les importations américaines en provenance des pays bénéficiaires de l’AGOA ont chuté à 18,7 milliards de dollars en 2015 contre 26,8 milliards de dollars en 2014, alors qu’elles ont connu de grand succès entre 2002 et 2008 pour atteindre 82 milliards de dollars en 2008.
Elles ont d’abord connu une baisse en 2009 où les pays éligibles ont exporté vers les Etats-Unis pour moins 50 milliards de dollars. Ces chiffres ont connu de légères hausses en 2010 (62 milliards de dollars) et en 2011 (71 milliards de dollars).
Principale raison évoquée par de grands économistes : la diminution des importations de pétrole. Par exemple en 2011, le Nigeria (le plus gros bénéficiaire de l’AGOA) a exporté du pétrole brut aux Etats-Unis pour 33,7 milliards de dollars, un chiffre qui représente environ 99,9 % des exportations du pays.
Selon le chef de l’Etat togolais, les pays éligibles ne sont pas encore parvenus à réaliser entièrement tout le potentiel dont l’AGOA est porteur, tant en Afrique que pour les Etats-Unis.
« Nous avons pu relever que depuis quelques années, les chiffres enregistrent une tendance à la baisse, ce qui nous impose de mener sans délai, des réflexions approfondies et prendre sans tarder des dispositions en vue d’optimiser l’impact de l’AGOA sur le commerce, la création de richesse et, au final, sur le développement participatif et inclusif que nous visons », a indiqué M.Gnassingbé dans son message lu à l’assistance par le Premier ministre.
« Notre volonté politique doit s’accompagner d’investissements stratégiques et d’un solide partenariat public-privé pour permettre à AGOA de produire pleinement les effets attendus sur les flux commerciaux, sur la croissance économique de nos Etats et surtout sur le vécu de nos populations », a-t-il souligné.
« A l’instar de l’ensemble des pays partenaires de l’AGOA, le Togo est prêt à jouer sa partition, avec les importants financements consacrés à la réhabilitation des infrastructures portuaires, aéroportuaires et routières », a martelé Faure Gnassingbé.
Plusieurs panels de discussions, ainsi que des conférences de presse seront animés durant ces deux jours. Par ailleurs, des produits éligibles à l’AGOA sont exposés par plusieurs pays à l’extérieur de la salle de conférence. FIN
De Radisson Blu, Junior AUREL
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