Les membres de la Commission de Réflexion sur les Réformes Politiques, Institutionnelles et Constitutionnelles, conduite par sa présidente, Mme Awa Nana-Daboya a rencontré ce mardi à Dapaong (environ 664 km au nord de Lomé), les forces vives de la préfecture de Tone, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une tournée entreprise par cette commission à travers toutes les préfectures, afin d’aller aux contacts des populations pour « recueillir leurs avis et suggestions pour nourrir la réflexion et proposer des réformes » qui tiennent compte de l’histoire du pays et « reflètent » les réalités et « répondent aux aspirations du peuple togolais ».
Cette tournée intervient après ses contacts avec les acteurs politiques, étatiques et non étatiques, les leaders d’opinion et les représentants de la chefferie traditionnelle pour partager et recueillir leurs idées, suggestions et conseils sur les réformes envisagées.
A Dapaong, la rencontre a donc permis aux membres de ladite commission d’écouter chaque participant et de prendre en compte les idées, suggestions, conseils et avis de tous les acteurs de développement à la base de la préfecture de Tône.
Tous les sujets sur les réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles ont été abordés sans tabou, ceci pour permettre à la commission de répondre à un certain nombre de questions notamment ce qu’il faut réformer, comment le faire pour ne plus tomber dans les mêmes erreurs du passé.
Cette démarche vise selon les membres de la commission à éviter que « les mêmes causes ne produisent les mêmes effets » en ce qui concerne les réformes au Togo.
Lors de ce débat constructif, les différents sujets abordés portent sur la limitation de mandat présidentiel et législatif, l’organisation des élections à deux tours, la lutte contre les détournements de fonds publiques encouragée par l’impunité, la règlementation des concours au Togo afin de donner la chance à tous les enfants du pays.
Pour le premier rapporteur de la commission, Adama Godar, « la constitution n’est pas une tente dressée par les partis politiques pour les partis politiques, c’est ce qui justifie la tenue de cette rencontre ».
Il a exprimé sa satisfaction par rapport à cette rencontre qui a permis à tous de comprendre que la limitation de mandat bien que nécessaire, n’est pas le seul objectif des réformes qui doivent être opérées.
Adama Godar a estimé que la méthodologie adoptée est la meilleure chose qui permettra à la fin, d’avoir des réformes qui ne soient pas politiques mais globale et qui rassemblent tout le peuple.
Interrogé à la fin de cet exercice, le président fédéral du parti politique le NID, Tchabli Lorimpo, a fait savoir que cette démarche de la commission est à saluer, car elle va permettre d’éviter à l’avenir les violences qu’a connues le pays.
Tout en souhaitant que ces réformes ne tardent pas à être opérées, il a invité les acteurs politiques du Togo à savoir prendre leur retraite en politique pour donner place à la jeunesse.
La rencontre de Dapaong, intervient après l’étape de Mandouri (Préfecture de Kpendjal) et de Kpendjal-Ouest où les membres de la commission se sont livrés au même exercice.
Précisons que les membres de la commission de réflexion sur les réformes politiques institutionnelles et constitutionnelles ont été nommés par le président de la République par décret pris en conseil des ministres le 3 janvier dernier.
Mais plusieurs partis de l’opposition ont boudé cette commission, notamment membres très proches du parti au pouvoir.
Par ailleurs, des leaders de l’opposition notamment ceux du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015) ont fortement critiqué cette tournée de la commission, estimant qu’elle « n’est pas indispensable ».
« Ce n’est pas une mission indispensable, c’est du gaspillage », a sévèrement critiqué, secrétaire générale de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) et membre du CAP 2015. FIN
De Dapaong, Djibril KEROL/ Rédaction