Les adeptes des religions traditionnelles (chefs et traditionnels) ont donné le coup d’envoi des cérémonies de purification pour le compte de la préfecture de Kloto ce jeudi à la place du monument aux morts de Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
Cette cérémonie (dernière étape avant la phase des indemnisations des victimes des violences à caractère politique, commises entre 1958 et 2005) qui a été présidée par Togbui Tsamégan Amouzou Koffi de Hangnigban Dugan, a été marquée par une prière de libation et d’invocation des différents esprits protecteurs afin de conjurer le mal à jamais.
Il a prié les mânes des ancêtres pour la purification de la terre de Kloto et qu’ils insufflent en chaque Togolais la force, la sagesse, l’amour du prochain pour que ces moment sombres douloureux soient oubliés et qu’ils apaisent tous les cœurs.
Togbui Tsamégan Amouzou Koffi a enfin convié tous auteurs des crimes à reconnaître leurs tords et les victimes au pardon. Un bélier blanc expiatoire a été immolé pour que la terre togolaise qui été souillée retrouve sa pureté.
La cérémonie qui s’est déroulée en présence de Assan Koku Bertin (préfet de Kloto), a regroupé les présidents des délégations spéciales de la commune de Kpalimé et de la préfecture, les responsables des forces de sécurité, les chefs traditionnels, les prêtres et prêtresses de la tradition du culte vaudou de Kloto.
Des chefs de services, des responsables locaux des partis politiques et d’une délégation du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) dirigée par Me Joseph Koku Koffigoh (ancien Premier ministre) étaient également présents.
Cette séance de purification et de libations, a été précédée la veille au domicile du chef canton d’Agomé-Kpalimé, de cérémonies d’offrandes et de prières, pour apaiser les cœurs des victimes défuntes.
Selon le préfet la cérémonie de purification est une occasion pour le Togo, de se lever pour une aube nouvelle, porteuse d’espoir, elle permettra à toutes les victimes et à tous les cœurs endoloris et meurtris durant le période de 1958 à 2005, d’avoir le courage de pardonner aux auteurs de tous les actes de barbarie afin d’assurer l’enracinement d’une vraie réconciliation dans le pays.
Ce dernier a invité la population ainsi que les fidèles et les adeptes des différentes confessions à participer massivement dans la communion de foi à ces cérémonies, chacun dans sa maison afin que la paix règne dans le pays.
Rappelons que le programme de réparations concerne toutes les personnes (quelle que soit leur nationalité) ayant subi un préjudice du fait des violences à caractère politique, de violations graves des droits de l’Homme, durant la période allant de 1958 à 2005.
Ce programme comporte plusieurs phases. La première prend en compte les événements de 2005 subdivisés en deux sous-événements : les troubles socio-politiques suite au décès du président Gnassingbé Eyadema le 05 février 2005 et les troubles socio-politiques suite à l’élection présidentielle du 24 avril 2005.
Pour ces deux événements de 2005, environ 7.057 victimes ont été recensées. La somme de 2 milliards de F.CFA allouée par le gouvernement au HCRRUN, servira à indemniser 2.475 victimes. Le reste des victimes, soit 4.582, sera indemnisé lors de la prochaine tranche.
Au total 22.415 victimes ont été identifiées par la CVJR sur la période de 1958 à 2005. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE
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