La détention au Burkina Fasso de Djibril Bassolé, un proche de l’ex-président Blaise Compaoré, emprisonné depuis plusieurs mois, est « arbitraire », a estimé le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU, dans un avis dont l’AFP s’est procuré mercredi une copie.
« La privation de liberté de M. Djibril Y. Bassolé est arbitraire » car contraire à la Déclaration universelle des droits de l’homme et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a estimé le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Haut-commissariat, dans un avis rendu lundi.
« Le Groupe de travail estime que, compte tenu de toutes les circonstances de l’espèce, la mesure la plus appropriée consisterait à libérer immédiatement M. Bassolé et à lui accorder le droit d’obtenir réparation, conformément au droit international ».
Ancien chef de la diplomatie de Blaise Compaoré et général de gendarmerie, M. Bassolé avait été arrêté le 29 septembre 2015 pour son rôle présumé dans le putsch manqué contre le régime de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2015 par la rue après 27 ans au pouvoir.
En février, un parti d’opposition, la Nouvelle alliance du Faso (Nafa), avait exigé la « libération immédiate » pour raisons de santé de M. Bassolé, qualifié de « prisonnier politique », en raison de « la fragilisation progressive » de son état de santé et des « privations de soins médicaux » dont il faisait l’objet, selon ce parti.
Dans un courrier adressé mercredi au président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, l’avocat français de M. Bassolé, Alexandre Varaut, lui a demandé de remettre en liberté son client. « Il n’est pas imaginable qu’un pays soucieux de se donner une Constitution démocratique et d’être un membre actif des Nations unies s’oppose à la décision » prise par le Haut-commissariat, écrit l’avocat.
« Je vous rappelle enfin que l’état de santé de M. Bassolé requiert des soins qui ne peuvent lui être donnés à Ouagadougou et qu’au-delà de sa liberté, c’est peut-être sa vie qui est cause », conclut Alexandre Varaut.
SOURCE : AFP