Les acteurs impliqués dans le cadre du projet de soutien à la préparation à la Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts (REDD+) se sont réunis ce mardi à Lomé, afin de faire le point sur l’état d’avancement et la revue à mi-parcours dudit projet, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par de M. Boundjouw Sama (secrétaire général du ministère de l’environnement et des ressources forestières) en présence de M. Serge Menang Evouna (Représentant du chargé REDD+ à la Banque mondiale) et de M. Hèmou Assih (coordonnateur national REDD).
Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de la 4ème mission d’appui de la Banque mondiale au projet de soutien à la préparation à la REDD+, a pour objectif de faire le point sur l’état d’avancement du projet, les difficultés rencontrées, d’échanger sur les stratégies et de formuler des recommandations pour une gestion efficace et efficiente du projet.
«Le processus REDD+ a commencé depuis janvier 2015 et après deux ans et demi de mise en œuvre, nous sommes à l’étape de revue à mi-parcours. Pour cette rencontre de la 4ème mission de la Banque mondiale, il s’agit de voir ce qui a été réalisé depuis la dernière mission de novembre 2016 et surtout de discuter du rapport à mi-parcours qui comporte une demande de financement additionnel pour achever le processus de préparation à la REDD+ du Togo», a expliqué Hèmou Assih.
« Nous avons terminé la phase d’informations, de communication et de sensibilisation des acteurs pour une pleine et grande participation à ce processus. Nous avons lancé des études analytiques devant nous permettre de nourrir l’élaboration de la stratégie REDD+ et nous avons aussi lancé le processus d’évaluation environnemental, social et stratégique qui est un outil technique de cadrage pour s’assurer de l’implication effective de l’ensemble des parties prenantes. L’une des conditionnalités pour la revue à mi-parcours, c’est d’arriver à un taux de décaissement y compris les engagements, à hauteur de 50%. Actuellement le Togo se situe au-delà de 90% « , a-t-il indiqué.
Pour le Représentant du ministre de l’environnement, les résultats du dernier inventaire forestier national montrent que le Togo a 24,24 % de couverture forestière avec malheureusement une dégradation très avancée et par conséquent une potentialité ligneuse très faible.
« Conscient de cette situation, le gouvernement a intégré la REDD+ dans son plan national de développement pour permettre à la forêt et aux arbres hors-forêt, de continuer par jouer un rôle socio-économique et écologique très important, ce qui contribuera significativement à la réduction des émissions nationales. Le gouvernement a adopté une politique forestière nationale qui vise à parvenir à un taux de couverture forestière de 30% d’ici à l’horizon 2050 », a précisé Boundjouw Sama.
Représentant du chargé REDD+ à la Banque mondiale a pour sa précisé que la particularité de cette mission se situe dans le cadre des missions classiques d’accompagnement de la Banque mondiale dans ses différents financements : « Nous sommes à mi-parcours du processus REDD+, il y a encore beaucoup de choses à faire pour que nous passions de la phase théorique vers la phase pratique donc nous encourageons le gouvernement à aller de l’avant avec ce processus ».
« En dehors du suivi classique, il y a un volet préparation du rapport à mi-parcours du processus au niveau du pays, parce que le gouvernement doit soumettre ce rapport au mois de septembre, lors de la 24ème session du comité des participants du Fonds de partenariat pour le carbone forestier.
Donc, il est important que le gouvernement soit prêt pour que ce rapport puisse être présenté, non seulement au niveau de la communauté des partenaires, mais également de tous les pays membres du Fonds de partenariat pour le carbone forestier, raison pour laquelle nous avons effectué cette mission », a souligné Boundjouw Sama.
Précisons que le projet de soutien à la préparation à la REDD+ vise à renforcer la capacité du Togo à concevoir une stratégie nationale REDD+ solide, cohérente, acceptée par tous, basée sur cinq (05) axes stratégiques préliminaires : (i) une agriculture performante adaptée au changement climatique et à faible émission de carbone, (ii) une gestion durable des forêts existantes et un accroissement du patrimoine forestier, (iii) une maîtrise des énergies traditionnelles et un développement des énergies renouvelables, (iv) l’aménagement du territoire et la réforme foncière, et (v) une coordination intersectorielle et une bonne gouvernance dans le secteur forestier.
En rappel, la REDD est un mécanisme international dont le but est d’aider à stopper la déforestation et le changement climatique. REDD signifie la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des Forêts dans les pays en développement.
Il s’agit d’un mécanisme incitant les pays en développement à protéger et mieux gérer leurs ressources forestières afin de contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les stratégies REDD+ font en sorte que les forêts sur pied aient une valeur plus grande que celles qu’on abat.
La portée de la « REDD+ » dépasse la déforestation et la dégradation des forêts et prend en compte la préservation et la gestion durable des forêts et le renforcement des stocks de carbone par la plantation d’arbres. FIN
Abbée DJAGLO
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