Une vingtaine de marins et responsables portuaires, membres du comité de suivi mis en place pour la protection du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO), se sont retrouvés ce jeudi à Lomé, afin de réfléchir sur des stratégies à mettre en œuvre pour sa bonne sécurisation, a constaté l’Agence Savoir News.
C’est la troisième réunion de ce comité, installé lors de la conférence sous-régionale sur la protection du Gazoduc, tenue en 2014 au Ghana.
Le Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest est exploité par WAPCo (West African Gas Pipeline Company). C’est un Partenariat Public-Privé entre quatre pays (Benin, Ghana, Nigeria & Togo) et WAPCo.
D’une longueur de 678 km, le Gazoduc est conçu pour transporter du gaz naturel à destination des entreprises de production d’électricité et d’autres acheteurs et utilisateurs industriels de gaz Naturel dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Donc WAPCo transporte ce gaz — utilisé pour produire de l’électricité — du Nigeria, jusqu’au Ghana, en passant par le Bénin et le Togo.
Mais le Gazoduc fait face à des menaces sécuritaires, suite à certaines activités notamment en haute mer.
« La rencontre de ce jour à Lomé, vise notamment à réfléchir sur les stratégies à mettre en œuvre pour sécuriser le gazoduc. Les menaces se situent à deux niveaux : en haute mer et sur terre », a souligné Koffi Mensah, chef service des relations extérieures à WAPCo.
« Sur terre, nous pouvons citer par exemple les travaux de construction de structures sur le corridor du gazoduc. Mais la menace est plus grande en mer avec les mouvements de certains navires et les activités des pêcheurs dans le corridor du gazoduc », a-t-il expliqué.
Ce dernier a surtout rappelé, l’incident survenu dans les eaux togolaises le 28 août 2012, entraînant la suspension des activités pendant plusieurs mois.
Cet incident révèle que malgré la mise en œuvre du Programme de Prévention des Dommages (PPD en mer), le Gazoduc reste vulnérable, les principales menaces étant les activités illégales en mer.
La société WAPCo avait fermé son gazoduc après une chute de pression subie au niveau du tronçon de Lomé. Le dommage avait été créé en haute mer par un navire lors d’une opération visant à mettre la main sur des pirates. La société n’a repris ses activités que le 12 juillet 2013.
Selon Koffi Mensah, des sensibilisations sont par moments, organisées à l’intention des acteurs en mer sur la zone du passage du gazoduc, afin d’éviter ces genres d’incidents.
« Les pêcheurs ne doivent pas pêcher dans le corridor du gazoduc. Les navires ne doivent pas y mouiller ou jeter l’ancre », a-t-il insisté.
Le réseau du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest est capable de transporter 474 millions de pieds cube standards de gaz par jour, avec une capacité contractuelle initiale de 132 millions de pieds cube standards par jour.
« Les Etats Parties doivent encourager la collaboration entre WAPCo et les Forces Navales et, d’autres institutions et agences des Etats pour une meilleure protection du gazoduc. Il est impératif que les Etats mettent à la disposition des Forces Navales, les ressources nécessaires pour les rendre de plus en plus efficaces », a indiqué Kodjo Pedassou (Directeur Environnement, Sécurité & Relations Extérieures/GAO).
« Il y a aussi la nécessité de coopération régionale entre les Forces Navales, les Autorités portuaires et maritimes et autres agences des Etats.
Les Etats doivent également harmoniser le cadre réglementaire et juridique de la sécurité du GAO dans la sous-région », a-t-il ajouté. FIN
Junior AUREL
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