Avec des pas bien rythmés au son des castagnettes, un groupe de jeunes et de femmes exécutent au milieu du cercle, la danse Kinatchou des concomba.
« Nous sommes en joie, parce que nous avons maintenant une bonne piste qui nous permet de bien mener nos activités », se glorifie une danseuse en sueur.
Chef traditionnels, notables et une foule de jeunes et de femmes ont chaleureusement accueilli ce mercredi, une mission de supervision des chantiers des pistes rurales exécutées dans le cadre du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), conduite par Ninsao Gnofam (ministre des Infrastructures et des transports) et Mme Khardiata Lo Ndiaye (Représentante Résidente du Programme des Nations Unies au Togo).
Principal objectif de cette mission : toucher du doigt, l’état d’avancement des travaux lancés en novembre et décembre dernier. Le périple a démarré mardi dans la région des Savanes où cinq pistes rurales avaient été visitées.
Ce mercredi, les deux délégations ont visite dans la région de la Kara, trois pistes pour une distance totale de 80 km : Alloun-Broukou-Guérin Kouka (45 km), Guérin Kouka-Kidjaboum (20 km) et Kidjaboum-Katchamba (15 km).
La mission a également échangé avec les populations de Broukou, Kidjaboum et de Namon.
A Namon (dans la préfecture de Dankpen), la séance s’est déroulée dans une grande liesse. Place aménagée pour recevoir la mission de supervision : la grande cour de l’Ecole primaire publique.
« L’ancienne piste rurale a été construite en 1982. C’est un sentier qui s’est totalement dégradé au fil des années », raconte Diabaré Litchoutombé, secrétaire du chef canton de Namon.
« Les femmes éprouvaient d’énormes difficultés pour transporter leurs marchandises dans le marché de Broukou. Les habitants des villages voisins ne pouvaient pas aussi fréquenter notre marché. En plus, évacué un malade, était un parcours de combattant. Mais grâce au PUDC, nous avons une jolie piste et nous attendons sa réception officielle, car les travaux n’ont pas encore fini », se réjouit-t-il.
Un « précieux cadeau »
Assis non loin sur un banc, Balatchaki Fataka, paysan né à Namon depuis environ 50 ans, renchérit : « Cette piste est un précieux cadeau pour notre canton ».
Le canton de Namon compte environ 12.000 habitants. C’est une population qui vit notamment de l’agriculture et de l’élevage.
« Depuis quelques jours, je fais sortir facilement mes produits, car les taxis arrivent maintenant chez nous », apprécie Balatchaki qi cultive le maïs, l’igname, le sorgho et le coton.
Au Total 12 entreprises ont signé en octobre dernier, un contrat avec le PNUD dans le cadre de la première phase des travaux de construction de 406 kilomètres de pistes rurales dans les cinq régions du Togo. Montant global : 11,4 milliards FCFA. Les durées d’exécution des travaux varient entre 6 et 9 mois.
Ces infrastructures ont pour objectifs, le désenclavement des zones rurales du pays et la dynamisation des économies locales.
La réalisation de ces pistes rurales fait partie de la +composante 1+ (développement d’infrastructures et d’équipements socio-économiques d base) du PUDC.
Pour les trois pistes visitées ce mercredi dans la région de la Kara, la mission a affiché une satisfaction, contrairement aux cinq chantiers sillonnés mardi dans la région des Savanes où les travaux piétinent à plusieurs endroits.
« Aujourd’hui, nous sommes satisfaits. Il y a de retard à certains endroits, mais par rapport aux délais consommés, c’est acceptable », a déclaré le ministre des Infrastructures et des transports.
« Les populations bénéficiaires sont également satisfaites et elles mêmes l’ont clairement exprimé », a indiqué Ninsao Gnofam.
« Nous avons écouté des témoignages très poignants des populations qui nous ont décris les conditions difficiles (situation d’enclavement et mauvais état des pistes) dans lesquelles elles vivaient. Ce que nous avons vu aujourd’hui, traduit très bien le slogan qui nous est venu hier : la route du développement, passe par les pistes qui relient les routes », a ajouté Mme Khardiata Lo Ndiaye.
Jeudi, la mission mettra le cap sur la région centrale (dernière étape de cette première phase) où d’autres pistes seront également visitées.
Créé par décret présidentiel en janvier 2016 — le PUDC est l’un des volets phares de la Stratégie pour la Croissance Accélérée et l’Emploi (SCAPE).
Doté d’une enveloppe de 155 milliards F.CFA (environ 258 millions de dollars) pour une période de 3 ans, le protocole d’accord portant sur son lancement a été signé à New York en février 2016 par le Président Faure Gnassingbé et Mme Helen Clark (Administrateur du PNUD).
Ce programme (exécuté par le PNUD) a pour objectifs de contribuer à l’amélioration significative des conditions de vie des populations vivant dans les zones peu ou mal desservies par les infrastructures et services sociaux et économiques de base.
Le PUDC entend réduire les inégalités sociales, renforcer la productivité des populations, et valoriser la production agricole. FIN
Envoyé spécial, Junior AUREL
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