La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en collaboration la Société Financière Internationale a organisé jeudi à Dakar (Sénégal), une conférence sur le partage des données sur le crédit dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), afin d’améliorer l’inclusion financière, rencontre présidée M. Tiémoko Meyliet Kone Gouverneur de la BCEAO.
Ont participé à cette rencontre, des responsables des opérateurs, des responsables ou représentants des établissements de crédit et systèmes financiers décentralisés ainsi que des dirigeants des grands facturiers (opérateurs de téléphonie mobile, sociétés de distribution d’eau et d’électricité).
Cette conférence a pour objectif d’approfondir les connaissances des acteurs concernés sur les enjeux de ce système, en les édifiant sur l’apport important de cette industrie au développement du marché du crédit dans d’autres juridictions. Cette rencontre a été animée par des experts internationaux du domaine.
La notion d’inclusion financière fait référence à un état où l’ensemble des individus de la population et les entreprises ont un accès à des services financiers de base fournis par les institutions financières formelles.
Pour M. Kossi Ténou (Directeur national BCEAO-Togo), il s’agit de contribuer à améliorer significativement la qualité de la participation des assujettis au système d’échange de données avec le Bureau d’Information sur le Crédit (BIC), car la BCEAO a initié depuis 2013, le BIC qui permet aux banques de collecter auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers des données disponibles sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur.
Ces informations sont exploitées pour fournir aux établissements de crédits, des rapports de solvabilité détaillés.
« La contribution de la BCEAO à l’amélioration de la dynamique d’inclusion financière s’articule autour de trois volets à savoir : l’opération du dispositif de soutien au financement des PME/PMI, la diversification des produits et mécanismes de financement des économies et la réduction du coût des crédits », a-t-il indiqué.
Il ressort de l’expérience des Etats qui ont mis en place ce type de dispositif que le BIC présente les principaux avantages ci-après : Pour les clients, il permet par une prise en compte de leur réputation, une meilleure accessibilité au crédit, pouvant induire une baisse du coût du crédit et des garanties exigées, ainsi qu’une amélioration de la qualité du service et de la relation avec les institutions financières et les autres adhérents au système de partage d’informations sur le crédit.
Pour les établissements de crédit et les Systèmes Financières Décentralisées (SDF), ils constituent un outil efficace d’analyse, d’évaluation et de gestion des risques qui permet d’anticiper le surendettement des emprunteurs, de prendre de meilleures décisions pour l’octroi des crédits, de réduire l’asymétrie d’informations et d’augmenter le volume des crédits (avec une amélioration de la qualité du portefeuille).
Et enfin pour l’économie nationale, il contribue à l’amélioration du financement des agents économiques, à moindre coût, du fait de ses avantages pour les emprunteurs et les prêteurs. Il contribue également à renforcer l’efficacité de la supervision de l’activité de crédit, notamment la prévention du surendettement et à la maitrise du risque systémique.
Notons que dans l’UEMOA, la situation de l’inclusion financière s’est relativement améliorée au cours de ces dernières années.
Le taux de bancarisation au sens strict de la population âgée de 15 ans plus a progressé, passant de 7, 8% en 2007 à 15,7% en 2015.
Le taux de bancarisation au sens large, qui inclut les systèmes financières décentralisés est ressorti à 34, 5% après 16,6% en 2007, contre un niveau moyen de 53% dans les régions en développement et 62% à l’échelle mondiale. Quant au taux d’accès aux services financiers incluant la téléphonie mobile, il ressort à 62%. FIN
Abbée DJAGLO
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