Le Conseil National de suivi de la Décentralisation (CNSD) a tenu sa première réunion ce mardi à Lomé, rencontre dont les travaux ont été lancés par le Premier ministre Selom Komi Klassou, a constaté une journaliste de Savoir News.
Ont également assisté à l’ouverture des travaux : plusieurs ministres, les présidents des Institutions de la République, des diplomates ainsi que des représentants d’organisations internationales.
Ce Conseil est constitué de plusieurs couches : membres du gouvernement, députés (pouvoir et opposition), partenaires techniques et financiers, chefs traditionnels, société civile chefferie traditionnelle, préfets et maires etc…
Cette première réunion du CNSD est une prise de contact des membres du CNSD, nommés le 31 mars dernier, conformément aux recommandations de l’atelier national sur la décentralisation tenu à Lomé du 6 au 8 décembre dernier à Lomé.
« Il nous faut aujourd’hui aller de l’avant en tenant compte de tous les acquis déjà engrangés. Les défis que pose la décentralisation au Togo se situent au niveau du renforcement de la démocratie représentative et participative, du transfert de compétences et des ressources et de leur gestion par les collectivités locales et d’une plus grande participation de la population aux activités économiques, sociales et politiques. Une fois réalisée, les collectivités territoriales vont participer avec l’Etat à l’administration et à l’aménagement du territoire. L’atteinte de cet objectif nécessitera de doter les collectivités territoriales des moyens pour la gestion efficiente de leur territoire », a déclaré le chef du gouvernement.
« Il est impérieux de tenir compte de l’inégalité de situation des collectivités. Ceci passera notamment par l’opérationnalisation du Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT) et la dotation des collectivités territoriales de patrimoine propre. Toutefois, des stratégies endogènes de création de richesse doivent être encouragées en vue de tonifier le système d’échelle de financement des régions », a précisé M. Klassou.
La mission du CNSD se résume ainsi en quatre points essentiels : (i) fixer les orientations pour la mise en œuvre de la décentralisation et veiller à leur cohérence avec les autres politiques sectorielles, (ii) proposer des mesures adéquates pour améliorer la mise en œuvre du processus de décentralisation, (iii) définir les mécanismes de coordination des acquis des partenaires techniques et financiers en matière de décentralisation, (iv) faire procéder à l’évaluation de la mise en œuvre de la décentralisation.
La mise en œuvre de la décentralisation doit être participative
« Nous devons absolument bannir les relents de la méfiance lancinante et surmonter dans un esprit patriotique la sphère d’influence des pesanteurs héritées mais aussi politiques. Le Conseil National de suivi de la Décentralisation doit être un cadre contributeur dans lequel l’ensemble des membres sont mus par l’intérêt national », a souligné le premier ministre.
La majeure partie de l’opposition présente à cette rencontre abondant dans le même sens, a aussi souhaité que la hache de guerre soit enterrée afin que le processus de décentralisation arrive à son terme.
« Nous sommes présents à ces travaux en temps que députés de l’opposition parlementaire en espérant que les échanges seront contradictoires et que les idées des uns et des autres seront prises en compte pour que le foisonnement de l’ensemble des idées soit bénéfique pour l’ensemble de la population », a déclaré Mme Isabelle Ameganvi (député de l’opposition/ Présidente du groupe parlementaire ANC).
Pour Jean Kissi (député du CAR/Opposition), cette rencontre est un déclic : « Le Togo ne peut pas se développer du haut vers le bas, mais plutôt de la base depuis les cantons, depuis les communes rurales jusqu’à la tête du pays ».
« Au niveau du CAR, nous n’attendons pas une décentralisation à moitié, nous voulons une décentralisation intégrale », a-t-il indiqué.
Précisons que le CNSD a également pour mission de proposer des mesures adéquates pour améliorer la mise en œuvre du processus de décentralisation et de définir les mécanismes de coordination des appuis des partenaires techniques et financiers en matière de décentralisation. Il doit également faire procéder à l’évaluation de la mise en œuvre de la décentralisation.
Au Togo, les dernières élections locales remontent à 1987. Les Mairies sont dirigées par des présidents de délégations spéciales.
L’opposition a plusieurs fois, accusé le pouvoir de retarder la tenue de ces élections locales.
Ces derniers mois, le sujet a encore pris place dans les débats politiques où le pouvoir est toujours pointé du doigt. FIN
Chrystelle MENSAH/ Rédaction
Savoir News, La Maison de L’INFO