Quelque 2.000 personnes se sont réunies jeudi à Pretoria pour exiger le départ du président sud-africain Jacob Zuma, à l’occasion du « Jour de la liberté » qui marque la tenue en 1994 des premières élections libres de l’histoire du pays à la chute de l’apartheid.
Réunis à l’appel d’un nouveau « Mouvement de la liberté », alliant partis et groupes de la société civile hostiles à M. Zuma, les manifestants, se sont rassemblés dans un parc de la capitale, brandissant des pancartes « Zuma doit partir ».
Accusé de piller les deniers publics, le chef de l’Etat est confronté depuis des mois à la grogne croissante de la population.
Le remaniement ministériel controversé qu’il a ordonné fin mars, marqué par le limogeage du respecté ministre des Finances Pravin Gordhan, a précipité des dizaines de milliers de personnes dans les rues du pays pour réclamer sa démission.
La mobilisation de jeudi a toutefois nettement marqué le pas comparée à celle des rassemblements précédents.
Devant une foule composée pour l’essentiel de militants du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), Zelda La Grange, l’ex-secrétaire de l’icône Nelson Mandela, a appelé Jacob Zuma à démissionner.
« Nous voulons un président qui respecte la Constitution, qui respecte tous les Sud-Africains (…) et qui se respecte assez lui-même pour partir quand le peuple le lui demande », a-t-elle lancé.
« Nous sommes ici pour sauver notre démocratie d’un gouvernement corrompu », a pour sa part souligné le chef de la DA, Mmusi Maimane.
Fêtant lui aussi le « Jour de la liberté » dans sa province du Kwazulu Natal (est), M. Zuma a raillé à distance ses adversaires.
« Il y en a à Pretoria qui commémorent à leur façon (…) à ceux qui ne seraient pas au courant, les célébrations nationales ont lieu ici », a-t-il déclaré en zoulou, cité par la presse locale.
Plusieurs partis d’opposition ont déposé au Parlement une nouvelle motion de défiance contre le président qui doit être débattue à une date qui n’a pas encore été fixée.
Fort d’une large majorité de députés (249 sur 400), Jacob Zuma dont le mandat expire en 2019, devrait y survivre.
SOURCE : AFP