L’ex-opposant historique et président de l’Union des Forces de Changement (UFC) Gilchrist Olympio s’est dit « convaincu » que le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé « est différent de son père » Gnassingbé Eyadéma (décédé en février 2005, après 38 ans de règne).
« Il est jeune, et contrairement à l’image que certains lui accolent, il est intelligent. Quand vous discutez avec lui, vous constatez qu’il a une bonne culture générale. Et il est ouvert à la critique. Quand il le juge nécessaire, il me consulte sur certains dossiers (…). En revanche, je n’ai jamais rencontré Gnassingbé Eyadéma, qui m’a pourtant condamné à mort deux fois. Je suis convaincu que Faure Gnassingbé est différent de son père », a déclaré Gilchrist Olympio dans une interview à Jeune Afrique.
Ce dernier a combattu de loin (car étant exil), le général Eyadéma, durant des années. Rentré au bercail après le décès du « vieux », M.Olympio a signé en mai 2010, un accord de « partage de pouvoir » avec le régime en place.
« Gnassingbé Eyadéma été le malheur pour notre pays. Mais aujourd’hui, c’est à son fils que nous avons à faire, en dépit du lien biologique, les deux hommes n’ont rien à voir. Ils ne partagent pas les mêmes idées. Nous avons considéré qu’il y avait une fenêtre d’opportunités et nous avons accepté de partager le pouvoir. Même si cette décision a été critiquée par nos propres collègues », a-t-il souligné.
Gilchrist Olympio a également abordé d’autres sujets notamment les manifestations de rues de l’opposition et les réformes constitutionnelles et institutionnelles.
« Pour moi, le combat politique ne doit plus s’exprimer dans la rue. Nous devons apprendre à négocier, approcher nos adversaires et confronter nos points de vue, les rassurer du mieux possible. Il en sort toujours quelque chose », a-t-il indiqué, en allusion aux manifestations répétées de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition, créé par ses collaborateurs d’hier).
Abordant le sujet crucial des réformes, M.Olympio a affirmé : « Il n’est plus judicieux de se cantonner à ces réformes, car celles-ci ne garantissent en rien la victoire. C’est surtout l’unité de l’opposition qui peut aboutir à l’alternance », a-t-il poursuivi.
« Lors des dernières élections, elle (l’opposition) a obtenu dans son ensemble, le même résultat que le parti gouvernemental. Mais elle est divisée, Il y a trop de chefs », a relevé le président de l’UFC.
Au Togo, l’opposition est fortement divisée et minée par une guerre de leadership. Elle a exposé cette division à la face du monde, lors de la dernière présidentielle, remportée par Faure Gnassingbé. FIN
Edem Etonam EKUE
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