« Les conditions ne sont pas réunies » pour que les togolais se réjouissent et célèbrent jeudi, le 57è anniversaire de l’accession du Togo à l’indépendance, a estimé ce mercredi Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, présidente du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015, regroupement de quatre partis de l’opposition).
« Même si théoriquement le Togo est indépendant, les conditions ne sont pas réunies pour qu’on se réjouisse. L’indépendance doit servir à quelque chose, elle doit se manifester dans la façon dont on gouverne un pays en tenant compte des intérêts des populations. Or, aujourd’hui, les togolais ont faim », a-t-elle justifié.
Selon elle, « l’indépendance doit se manifester dans la façon dont les citoyens exercent leurs droits fondamentaux : le droit de choisir ses gouvernants, le droit de participer à la gestion de la cité …. ».
« Ce peuple aspire profondément à des réformes politiques qui vont faire qu’il y ait un changement total. Il n’y a pas de quoi se réjouir, il faut plutôt se retrousser les manches pour réfléchir et voir comment faire en sorte que l’indépendance ait un sens pour ce pays », a ajouté Adjamagbo-Johnson dont le regroupement organise un colloque sur la « problématique de l’alternance politique en Afrique ».
C’est la deuxième édition de ce colloque, déjà tenu en octobre dernier. Sont attendus à cette rencontre, Francis Kpatindé (Journaliste, Enseignant à Sciences-Po Paris) et Albert Bourgi (Professeur des Universités, Journaliste, Consultant et auteur de nombreuses publications). Annoncés en octobre dernier, ces derniers n’étaient pas au rendez-vous.
Précisons que la fête de l’indépendance au Togo est l’une des manifestations toujours célébrées dans la division, notamment par la classe politique.
Chaque camp concocte son propre programme, situation souvent dénoncée par des médias privés et des organisations de la société civile.
« La dynamique de l’indépendance est presque brisée avec des tendances farouchement opposées qui entravent depuis des années la célébration unique de la date de notre liberté. Déjà, les programmes sont confectionnés de toutes parts par les partis politiques pour des célébrations parallèles au programme officiel. C est la preuve que sans doute le Togo continue de vivre dans la division, la haine et l’incompréhension, ce qui n’est pas un modèle pour les générations présentes et futures », a dénoncé le Mouvement Martin Luther King (MMLK) du Pasteur Komi Edoh. FIN
Rappelons qu’il est prévu jeudi, un grand défilé militaire et civil, auquel assistera le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé. FIN
Edem Etonam EKUE
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