Principal moteur de l’économie nationale, l’agriculture contribue à hauteur de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB). Elle fournit plus de 20% des recettes d’exportation et emploie 75% de la population active.
Et l’un des grands atouts « théoriques » de l’agriculture togolaise est la disponibilité de la terre cultivable et la ressource humaine. Cependant cet atout est très mal exploité vu le déséquilibre entre la ressource humaine et la productivité globale nationale, car les ressources financières injectées dans le secteur laissent à désirer.
Et l’un des secteurs dont la proportion des ressources financières injectées dans le secteur agricole au Togo est très faible est le secteur bancaire, notamment les banques commerciales.
Selon les récentes statistiques, l’agriculture togolaise ne bénéficie que de 1% des ressources de ces institutions financières, d’où la nécessité de sonner la mobilisation au sein de ce secteur très actif au Togo. Environ 19 banques commerciales opèrent au Togo ces dernières années.
Mardi, presque tous les responsables de ces institutions financières installées au Togo étaient conviés à une séance de travail à la présidence de la République.
Étaient également présents, les premiers responsables des grandes institutions financières dont ceux de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). L’Agence Française de Développement (AFD), était aussi représentée.
Principal objectif de cette rencontre : afficher la volonté du gouvernement à créer les conditions favorables, afin d’inciter ces institutions financières à injecter suffisamment dans l’agriculture au Togo.
Plus de la moitié de la population togolaise, estimée à 7 millions d’habitants, travaille dans l’agriculture qui, ces cinq dernières années, a assuré pratiquement 30 % de l’activité économique, selon la banque mondiale.
Malgré l’essor rapide des zones urbaines, surtout autour de Lomé, près de 60 % des togolais vivent toujours à la campagne et plus de 65 % des ménages ruraux (environ 2,8 millions sur un total de 4,2 millions) sont pauvres.
Pour tenter de remédier à l’incidence élevée de la pauvreté en milieu rural — en 2015, la plupart des 55 % de ménages vivant sous le seuil de pauvreté étaient des ruraux — la Banque mondiale et le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), un fonds fiduciaire multidonateurs établi en 2010 dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire dans les pays les plus pauvres de la planète ont financé le Projet d’appui au secteur agricole (PASA) pour aider 14.000 petits exploitants agricoles et 3.300 éleveurs à améliorer leurs niveaux de vie et offrir un avenir meilleur à leurs familles.
Changer de regard sur l’agriculture au Togo
« Nous devons changer notre regard sur l’agriculture », a martelé Mme Victoire Tomégah-Dogbé (ministre du développement à la base), énumérant des exemples concrets de réussites très encourageants de certains jeunes dans le secteur.
« L’agriculture reste un levier essentiel de promotion, de la création de richesse, de la croissance et du développement inclusif au Togo », a-t-elle souligné.
Elle a invité ces responsables d’institutions financières à considérer le secteur agricole comme le secteur dans lequel il faut investir.
Pour le ministre de l’agriculture, le colonel Ouro Koura Agadazi, il est évident que tous les efforts fournis par le gouvernement auront une portée très limitée, sans l’implication du secteur financier.
Ces institutions financières doivent occuper leur place pour le financement du secteur agricole au Togo, a-t-il souligné.
« Nous devons travailler en vue de mettre en place, une feuille de route pour lever les goulots d’étranglement, afin de favoriser l’investissement du secteur financier », a ajouté le ministre.
Plusieurs responsables d’institutions financières présents à cette rencontre, ont affiché l’engagement de leur structure à accompagner le secteur agricole au Togo.
« Nous avons rassuré les banques commerciales que la BAD sera à leurs côtés pour lever avec le gouvernement, les goulots d’étranglement », a promis le représentant résident de la BAD au Togo Serge Marie N’guessan.
« Nous avons été bien sensibilisés. Il faudrait que la réflexion soit maintenue et se traduise par des actes concrets, avec des évaluations périodiques pour nous permettre d’atteindre des objectifs qui ont été fixés », a suggéré Victor Ehe, directeur général de la Société InterAfricaine de banque (Siab/Togo). FIN
Edem Etonam EKUE
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