Zone la plus touchée par le Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI), la préfecture de Tchaoudjo présente également le taux de remboursement le plus élevé, selon les dernières statistiques.
En l’espace de trois ans, Tchaoudjo (région centrale), enregistre 22.591 bénéficiaires et le taux de remboursement a atteint 94% (taux record). Au plan national, le taux est estimé à 90%. A Tchaoudjo, le montant total de crédits octroyés aux bénéficiaires, s’élève à 1,088 milliard de F.CFA.
« Nous avons fini de tout payer tout dans le canton. Actuellement, nous constituons d’autres dossiers pour recevoir 100.000 F.CFA », confie une bénéficiaire, devant les caméras de la télévision nationale.
Très organisés, les bénéficiaires — pour la plupart des femmes — ont mis en place plusieurs mécanismes de remboursement des premiers crédits, afin de ne pas rompre la chaîne : des séances de sensibilisation, des tontines, des comités de suivi, des formations etc… Ainsi, ils pourront bénéficier d’autres crédits de montants plus élevés.
« Notre rencontre avec les bénéficiaires nous a montré que le FNFI règle des problèmes sérieux au niveau familial et social. Des témoignages nous ont montré que le FNFI a un impact notamment sur la scolarisation des enfants et dans le domaine de la santé. En tout cas, le FNFI donne de l’espoir », a déclaré Mme Victoire Tomégah-Dogbé (ministre du développement à la base, de l’artisanat de la jeunesse et de l’emploi des jeunes).
Lancé en janvier 2014, le FNFI est la réponse du gouvernement à l’exclusion financière qui touche une partie importante de la population togolaise et notamment les plus pauvres.
Moins de 30% de la population togolaise avait accès aux services financiers de base. Il s’agissait donc pour les pouvoirs publics de faire tomber la barrière invisible qui empêche certains compatriotes d’accéder aux crédits pour lancer ou relancer leurs activités génératrices de revenus.
Pour cela, le gouvernement a mis en place ce fonds qui met des lignes de crédits à taux réduits à disposition des institutions de microfinance afin de leur permettre de les prêter aux plus pauvres.
Ce fonds comporte trois produits. A travers le produit APSEF (Accès des Pauvres aux Services Financiers) -premier produit -, des prêts de petits montants (au plus 30.000 F.CFA) sont octroyés à des couches pauvres notamment des femmes, à des taux très bas (5% sans caution matérielle ni de garantie), afin de leur permettre d’avoir de peu de ressources dont elles ont besoin pour développer des activités génératrices de revenus.
L’AGRISEF (Accès des Agriculteurs aux Services Financiers) s’adresse aux femmes et aux hommes qui sont potentiellement et économiquement actifs exerçant une activité agricole. Pour accéder aux crédits AGRISEF, il faut résider dans la communauté depuis au moins 2 ans. C’est un crédit d’un montant maximum de 100.000 F.CFA.
L’AJSEF (Accès des Jeunes aux services Financiers) est réservé aux jeunes en fin d’apprentissage ou des diplômés sans emplois sortis d’une école et qui ont une ferme volonté de suivre rapidement une petite formation qui les habilite à faire un métier et à créer un auto-emploi : crédit d’un montant maximum de 300.000 F.CFA.
Près de 700.000 personnes ont bénéficié de ces différents produits du FNFI entre avril 2014 et fin octobre 2016, selon le bilan dressé en décembre 2016 par les membres du conseil d’administration dudit fonds.
L’année 2016 a été essentiellement marquée par des renouvellements de crédits des trois produits au profit des Prestataires de Services Financiers (PSF) pour un montant total de 16, 2 milliards de F.CFA.
Pour 2017, le FNFI prévoit intensifier et consolider l’inclusion financière et sociale des populations à travers ses trois produits (APSEF, AGRISEF et AJSEF), mais aussi deux autres produits spéciaux : le produit d’accompagnement spécial et le produit de la Banque Africaine de Développement (BAD) destinés aux femmes vulnérables. Le programme d’assurance maladie sera également renforcé.
Le 24 novembre dernier, le Togo a obtenu du Fonds Koweïtien, la bagatelle de 8 milliards de F.CFA (soit l’équivalent de 4 millions de dinars koweïtiens), pour soutenir le Fonds.
La subvention avait été signée à Malabo (Guinée Équatoriale) en marge du quatrième sommet Afro-Arabe. FIN
Edem Etonam EKUE
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