Les écoles, collèges et lycées du secteur public, seront encore paralysés pour trois jours à compter de ce lundi pour raison de grève, déclenchée par la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET, composée de quatre syndicats).
Déjà la semaine dernière, ces syndicats ont observé trois jours de grève (lundi, mardi et mercredi).
Les enseignants grévistes exigent une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
La CSET réclame notamment l’abrogation du corps des enseignants auxiliaires et leur reversement dans le corps des fonctionnaires de l’enseignement, l’indemnité de logement pour le personnel de l’éducation et pour toute la carrière, la prime de travail de nuit et la prime de salissure (à intégrer au budget de 2017, en attendant l’adoption du statut particulier) et la résolution définitive du problème de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du dossier des normaliens.
Ce lundi en milieu de matinée, les cours étaient paralysés dans plusieurs établissements de la capitale, ont constaté des journalistes de l’Agence Savoir News.
Certains élèves ont vidé les salles de classe pour déloger leurs camarades des cours privés. Au Lycée technique d’Adidogomé, les élèves sortis de l’enceinte, ont tenté d’occuper l’axe Lomé-Kpalimé.
A Atakpamé, certains élèves ayant aussi vidé les salles de classes, ont occupé momentanément le carrefour Agbonou pour réclamer les cours.
Ces mouvements de grève se poursuivent, malgré les discussions menées au sein du groupe de travail sur le secteur éducatif, ayant abouti à un rapport, transmis vendredi dernier au Premier ministre Selom Komi Klassou.
« La base de la coordination ne se retrouve pas dans le contenu du relevé de conclusions et recommandations, issues des négociations », avait martelé la semaine dernière, Joachim Sonoukou (chargé à la communication de la CSET).
Les syndicats en grève, avaient déjà décrété « l’échec » des négociations depuis plusieurs jours, accusant le gouvernement de « tourner en rond ».
« La crise qui secoue le secteur de l’éducation aurait connu un dénouement depuis plusieurs semaines, s’il y avait une petite médiation. C’est une crise de confiance. C’est tout », a commenté un enseignant à la retraite.
« A l’allure où vont les choses, il sera très difficile de trouver une solution à cette situation que nous vivons depuis de la rentrée, dans la mesure où chaque partie, campe sur sa position. Les enseignants continuent leurs grèves, le gouvernement, de son côté, poursuit son travail. Au finish, ce sont les élèves qui perdent », a-t-il ajouté.
– « La violence n’a pas de place dans les établissements scolaires » –
Les élèves n’hésitent pas à envahir les rues pour les cours. La semaine dernière, ils ont pris d’assauts les rues dans plusieurs villes du pays, dressant parfois des barricades sur les principaux axes.
A certains endroits, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les dispenser.
« La violence n’a pas de place dans les établissements scolaires », a averti vendredi dernier le chef du gouvernement, lors de la cérémonie officielle de réception du rapport du groupe de travail sur le secteur éducatif.
Ce dernier a invité les élèves « à s’abstenir de toute forme de violence aussi bien dans les établissements scolaires que sur les voies publiques ».
Furieux des défalcations sur salaire pour fait de grève, les enseignants grévistes enflamment les élèves chaque fois qu’ils affirment devant ces derniers que « les cours sautés, sont considérés comme faits ».
Pour M. Klassou, ce sont des « agissements de certains enseignants et responsables syndicaux qui en violation des règles d’étiques pédagogiques ».
Le Premier ministre a promis aux enseignants, l’étude de leur statut particulier « dans un délai record ». C’est l’une des principales revendications des syndicats en grève.
Certains leaders de partis politiques de l’opposition sont montés au créneau ces derniers jours, invitant le gouvernement à ouvrir le dialogue avec les enseignants grévistes.
« Nous demandons au gouvernement d’engager des discussions avec les syndicats pour trouver une solution à la crise qui secoue le secteur de l’éducation, avec des grèves à répétition », a souligné Jean Pierre Fabre (chef de file de l’opposition), accusant les autorités de faire « semblant de ne rien voir ». FIN
Photo @ Archives.
Edem Etonam EKUE
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