Caravane littéraire: A Kara …. slams, poèmes et contes (REPORTAGE)

Démarrée depuis lundi à Dapaong, la caravane littéraire s’est poursuivie mardi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé) par la visite d’autres sites pour des rencontres et débat autour du livre, dans une ambiance où slams et poèmes se croisent avec les contes.

Une grande conférence à également été animée à l’Université de Kara sur la place de la littérature dans la vie des togolais. La caravane a transporté la littérature successivement dans les Lycées Chaminade, Kara ville 1, Tomdè et Tchichao.

Après une grande rencontre avec une foule impressionnante d’étudiants et de littéraires, les écrivains sont allés à la rencontre des élèves du Collège militaire Eyadema où les enfants très curieux, ont posé des questions assez pertinentes. Ce collège forme actuellement 348 élèves de 10 à 18 ans sous le commandement du Lieutenant Colonel Komlavi Togni.

Notons que ce collège a enregistré 100% de réussite aux divers examens en 2016. La tournée des écrivains a finalement chuté à la maison des jeunes avec une rencontre avec les « forces vives de Kara ».

Chaque étape du parcours de la journée, a été marquée par des extraits de roman, poèmes, etc. suivis de la prestation de Wapondi, la jeune princesse du slam qui, dans la maîtrise de son art, entraîne l’assistance dans son monde à elle : « …Ensuite, ses douces lèvres au goût de miel, dans un délire indescriptible, s’entremêlèrent aux miennes, je sentais mon sang couler dans mes veines. Mais hélas, cet instant de bonheur n’a duré qu’un quart d’heure… je le voyais filer comme un voleur… ».

Koffi Bessan, le fameux conteur qui a conquit lundi, le monde carcéral à Dapaong avec ses slogans, a également ouvert sa gibecière pour y extraire des plus délicieux comptes plein de moral, dont le singe qui voulait changer d’habitat.

C’est l’histoire du singe qui, se plaignant à Dieu de l’inconfortable habitat qui est le sien (les arbres), finit par obtenir un changement de situation, mais il s’est retrouvé face au chien son fidèle ennemi, devant lequel il est condamné à fuir, un imprévu !

Fatigué de courir, il finira par comprendre une chose : lorsqu’on se plaint sans cesse de sa situation, on finit par se rendre compte qu’il y a pire. Une fois son ancien habitat retrouvé, il aura quand même le courage de défier le chien son pourchasseur : »si tu es garçon, il faut grimper… ! ».

… Et des musicalités poétiques …

Mme Germaine Anaté (écrivain) a offert quelques musicalités poétiques issues de son recueil de poèmes intitulé « Là où je ne suis pas », aussi bien à l’université, au collège militaire de Tchichao, qu’à la maison des jeunes. Pour elle, le livre est une porte d’accès à la connaissance. Et il est très important de cultiver le goût du livre
.
Thérèse Karoué-Atchall (écrivain/doctorante en linguistique) a partagé comment elle a décroché le Prix littéraire France-Togo grâce à « saison des amours », son tout premier roman.

Kangni Alem, était aussi monté au créneau pour partager avec les élèves du collège militaire, la fascinante histoire du livre « Le pagne noir » de Bernard Dadié.

Selon lui, c’est un texte merveilleux qui met à nu la méchanceté face à la bonté.

Ce dernier a expliqué aux enfants, l’importance de la littérature dans leur formation : « Il y a des livres qui sont au programme, mais les plus intéressants sont ceux qui ne sont pas au programme et que l’on achète ».
Pour Sami Tchak, la lecture peut inspirer et susciter le goût de la littérature ;
« Nous avançons avec ce petit rêve de transmettre quelque chose à la génération future », a-t-il souligné.

Plusieurs questions ont été posées par les enfants : est-ce que l’écrivain peut toujours vivre de son art ? Peut-on croire à la littérature ? La littérature engagée a-t-il toujours son sens ? Quelle est la place de la littérature face au foisonnement des médias ? etc…

Rappelons que la caravane littéraire vise notamment à démystifier la littérature et susciter le goût de la lecture au sein des populations.
L’événement est organisé par l’Association des écrivains du Togo (AET) et l’Association « Filbleues », avec le l’appui financier de l’Union européenne et va sillonner cinq villes du Togo. FIN

Ambroisine MEMEDE (envoyée spéciale)/Peter MALOUBA

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