Le président nigérian Muhammadu Buhari, en séjour à Londres depuis près d’un mois pour des examens médicaux, est « en bonne santé », a affirmé jeudi le président du Sénat après lui avoir rendu visite, tentant de dissiper des rumeurs sur la santé du chef de l’Etat.
Le président du Sénat, Bukola Saraki, s’est rendu mercredi à Londres accompagné du dirigeant de la majorité au Sénat, Ahmed Lawan, et du président de la Chambre des représentants, Yakub Dogara, pour rencontrer M. Buhari dans sa résidence diplomatique dans la capitale anglaise.
Le président Buhari, 74 ans, a quitté le Nigeria le 19 janvier pour un contrôle de santé à l’occasion de ses congés. Alors que son séjour était initialement prévu pour une dizaine de jours, son cabinet a annoncé le 6 février qu’il devait le prolonger sur recommandation de ses médecins, en attendant des résultats d’examens. Le gouvernement a dû démentir à plusieurs reprises des rumeurs persistantes sur les réseaux sociaux et dans les médias selon lesquelles il serait gravement malade.
M. Buhari est en « bonne santé » et « il n’y aucune raison de s’alarmer », a encore martelé M. Saraki dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Le chef de l’Etat était « de bonne humeur », a encore affirmé M. Saraki.
Dans un message publié mercredi soir sur son compte Twitter, le président Buhari a fait savoir qu’il avait apprécié cette visite, remerciant « les Nigérians, chrétiens comme musulmans, pour leurs prières et leurs bons souhaits pour (sa) santé ».
Des photographies publiées sur son compte et prises lors de la rencontre avec cette délégation le montrent souriant et apparemment détendu.
Le président du Sénat a affirmé jeudi qu’il n’y avait pas de « vacance du pouvoir » et que « tous les organes du gouvernement remplissaient leurs missions », dans des messages publiés sur son compte Twitter.
Le vice-président nigérian, Yemi Osinbajo, assure l’intérim du président.
En 2016, M. Buhari avait dû se rendre à Londres pour soigner une infection persistante de l’oreille interne.
Les Nigérians sont généralement méfiants envers les déclarations sur la santé de leurs dirigeants. En 2010, le président Umaru Yar’Adua est décédé de problèmes rénaux, longtemps cachés au grand public. Son hospitalisation à l’étranger avait déclenché des mois d’incertitude politique, jusqu’à sa mort qui a finalement porté au pouvoir le deuxième personnage de l’Etat, Goodluck Jonathan.
La population se souvient également du décès au pouvoir – officiellement d’une crise cardiaque – du militaire Sani Abacha en 1998.
SOURCE : AFP