Au moins trois soldats nigérians ont été tués dans le nord-est du pays dans la nuit de jeudi à vendredi lors d’un raid revendiqué par Boko Haram et mené par des combattants circulant à dos de « chameaux », ont indiqué samedi à l’AFP des sources militaire et civile.
De son côté, le groupe jihadiste nigérian, qui a revendiqué l’attaque, a affirmé avoir tué cinq soldats.
L’agence de propagande du groupe Etat islamique (EI), Amaq, a affirmé samedi que « les forces du Califat ont tué cinq soldats et fait onze blessés », dans la ville de Kamuya (Etat du Borno), laissant entendre que l’attaque a été perpétrée par la faction de Boko Haram dirigée par Abou Mosab Al Barnaoui, soutenue par l’EI.
Les jihadistes « sont arrivés sur des chameaux » pour mener un raid sur un checkpoint de la localité de Kamuya, a confirmé une source militaire à l’AFP. Cette localité est située à cinq kilomètres seulement de Buratai, village natal du chef d’état-major de l’armée nigériane, le général Tukur Yusuf Buratai.
« Ils ont attaqué notre checkpoint, tuant trois soldats après des échanges de tirs », a ajouté la même source militaire sous couvert d’anonymat. « Les troupes se sont ensuite repliées à Buratai, où elles se sont réorganisées avec un second détachement pour aller les poursuivre (les assaillants, ndlr) dans la brousse », a poursuivi cette source.
Samedi, l’armée encerclait toujours la zone, empêchant les villageois de se déplacer.
Les services de sécurité ont refusé de commenter officiellement sur cet incident. Mais un habitant d’un village voisin a indiqué que l’assaut de Kamuya avait été perpétré par la faction de Boko Haram appartenant au groupe d’Al Barnaoui, qui s’est retranché dans la forêt proche d’Ajigin.
« Ajigin est le bastion des combattants d’Al Barnaoui (désigné début août par l’EI pour diriger le groupe de l’Etat Islamique en Afrique de l’Ouest, ndlr), qui sont responsables des attaques dans la région », a ainsi témoigné Umar Sanda. Cette zone a été victime de nombreuses tueries depuis que M. Buratai est arrivé à la tête de l’armée nigériane en juin 2015.
En décembre, l’armée nigériane a affirmé avoir délogé les combattants de Boko Haram de la forêt de Sambisa, bastion du groupe rival commandé par Abubakar Shekau.
L’insurrection de Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis que la secte islamiste a pris les armes en 2009.
SOURCE : AFP