Des coups de feu tirés par des soldats mécontents ont à nouveau résonné mardi dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire, quatre jours après un accord financier trouvé entre le gouvernement et d’anciens rebelles, ont constaté un journaliste de l’AFP et des témoins.
Au total, cinq villes – dont Bouaké et la capitale Yamoussoukro – ont été touchées par ces manifestations de colère des soldats, selon les médias ivoiriens.
Ces tirs étaient majoritairement l’oeuvre de soldats ou gendarmes qui ne sont pas concernés par l’accord trouvé vendredi soir entre le gouvernement et les soldats qui se sont mutinés au début du mois.
Selon cet accord, 8.500 anciens rebelles intégrés dans l’armée devraient toucher 12 millions de CFA (18.000 euros) chacun d’ici la fin de l’année.
A Yamoussoukro, la capitale politique du pays, des soldats circulaient en tirant dans le centre-ville et rackettaient les habitants, notamment sur la route nationale Abidjan-Bouaké, principal axe du pays, qui traverse la ville.
« Ils circulent en ville à bord de cargos (camions militaires). Ils arrachent (volent) des véhicules » a affirmé Ahmed Ouattara, un garagiste de Yamoussoukro.
« J’ai préféré rentrer chez moi. Ils volent des véhicules », a affirmé à l’AFP un habitant Koffi Germain. « Nous nous cachons, il y a beaucoup de tirs », a ajouté un fonctionnaire sous couvert d’anonymat.
Selon plusieurs témoins, ces tirs étaient l’oeuvre de soldats venus de la caserne de Zambakro, à une dizaine de km de Yamoussoukro – et qui ne sont donc pas d’anciens rebelles -, afin de réclamer une prime semblable à celle promise à leurs collègues.
A Bouaké, épicentre de la mutinerie du début du mois, les gendarmes, également non concernés par l’accord, ont aussi commencé à tirer pour revendiquer de l’argent. Leur camp a été ensuite encerclé par des soldats (anciens mutins) dont certains avaient commencé à retirer leurs paiements dans les banques mardi matin, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des tirs ont été entendus dans plusieurs autres villes à Dimbokro (50 km de Yamoussoukro) selon une habitante jointe par l’AFP, mais aussi à Man (ouest) et Daloa (centre-ouest), selon des médias ivoiriens.
SOURCE : AFP