Le secteur de l’éducation est fortement secoué depuis le début de la rentrée (le 17 octobre) par des grèves répétées des syndicats des enseignants qui exigent une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Cette situation provoque la colère des élèves qui descendent dans les rues pour exiger les cours. Les discussions du 8 décembre entre Komi Tchakpélé (ministre des enseignements primaire et secondaire et de la formation professionnelle) et les responsables syndicats n’ont vraiment rien donné, les deux parties s’étant séparées dos à dos. Ce mercredi, ces syndicats ont maintenu la pression, en déclenchant, une nouvelle grève de 72 heures. Les syndicats dénoncent simplement le « dilatoire » des autorités.
Au total quatre syndicats des syndicats, mènent ces mouvements de grève depuis la rentrée (le 17 octobre) : le Syndicat national des professeurs de l’enseignement technique secondaire du Togo (Synpett), le syndicat des enseignants du secondaire (Sesto), le Syndicat des enseignants du préscolaire et du primaire du Togo (Seppto) et le Syndicat national des enseignants de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (Sneetfp).
Ces syndicats réclament notamment l’abrogation du corps des enseignants auxiliaires et leur reversement dans le corps des fonctionnaires de l’enseignement, l’indemnité de logement pour le personnel de l’éducation et pour toute la carrière, la prime de travail de nuit et la prime de salissure (à intégrer au budget de 2017, en attendant l’adoption du statut particulier ) et la résolution définitive du problème de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du dossier des normaliens.
Ils exigent également l’intégration du reste des enseignants volontaires et l’annulation des affectations punitives des représentants et des délégués syndicaux.
Plusieurs partis politiques, ainsi que des organisations de la société civile, sont montés au créneau ces derniers jours, invitant le pouvoir à ouvrir des « discussions franches » avec les enseignants.
Dans un communiqué rendu public mardi, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition) « dénonce et condamne les dérives » du pouvoir en place « qui laisse à l’abandon les écoles, les hôpitaux et les centres de soin au profit de dépenses somptuaires telles que l’organisation d’un sommet de prestige à un coût prohibitif, l’achat de quatre hélicoptères non prévus au budget de l’Etat, les dépenses faramineuses de la Présidence de la République qui progressent de 33% en une année ».
Le parti de Jean Pierre Fabre, « exhorte le Chef de l’État et le gouvernement à prendre la réelle mesure des effets désastreux de la mauvaise allocation des ressources budgétaires et à mettre en place une gestion saine des finances publiques au Togo ».
Dr. William Kuessan, président du parti Santé du peuple a de son côté, invité le chef de l’État Faure Gnassingbé « à réagir ».
« L’éducation dans un pays est la base de tout développement. Tant vaut l’école, tant vaut la nation », a-t-il martelé.
Premier parti politique à monter au créneau le 7 décembre dernier, la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition) avait invité, le gouvernement à entamer « sans délai » des discussions avec ces syndicats.
Dans un communiqué, la CDPA « comprend et partage totalement l’indignation et la colère des élèves, dont la plupart issus de couches défavorisées, n’acceptent pas qu’après les sacrifices incommensurables de leurs parents, voire les leurs, pour mobiliser les fonds nécessaires pour le payement de l’écolage, des fournitures et autres cotisations, le gouvernement compromette leur avenir, en misant sur le pourrissement du mouvement des enseignants en attendant que tout se tasse pendant les vacances de noël ».
« Tout gouvernement responsable doit savoir que la jeunesse a toujours raison et, l’écouter est sage, il est aussi censé connaître l’importance de l’éducation dans un processus de développement », avait souligné le communiqué signé de la secrétaire générale de ce parti Mme Kafui Brigitte Adjamagbo-Johnson. FIN
En Photo: Jean Pierre Fabre.
Edem Etonam EKUE
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