Une trentaine d’acteurs impliqués dans la réinsertion socioprofessionnelle des détenus au Togo (régisseurs, surveillants chefs, psychologues de prisons, agents des services sociaux des prisons et responsables des organisations de la société civile) se sont retrouvés ce jeudi à Lomé autour d’une table ronde pour réfléchir sur la réinsertion des ex-détenus au Togo, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Des représentants de l’UNICEF, du PNUD, du BRAO, de Handicap International, du BNCE, de CORSC, de l’ONG Marem et de l’UCJG Togo; ; prennent également à cette rencontre.
Co-organisée par la Direction de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DAPR) et l’Union Chrétienne de Jeunes Gens (UCJG/YMCA Togo), cette table ronde vise notamment à créer un cadre de réflexion sur le modèle de réinsertion convenable aux détenus au Togo.
Les participants feront également l’état des lieux du modèle togolais de réinsertion existant en rapport avec les standards internationaux, afin de proposer des pistes innovantes et claires pour l’amélioration du modèle existant.
L’ouverture des travaux a été présidée par Akibou Idrissou (Directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion) en présence de Bouasvan Bouasy (Chargé de programme à l’Union Européenne). Gérard Atowoun (secrétaire général de l’UCJG/YMCA-Togo), était aussi présent.
Thème retenu pour cette table ronde : « Modèle de réinsertion pour les ex-détenus au Togo, comment utiliser le cadre de la nouvelle prison de Kpalimé comme projet pilote ».
La réinsertion socioprofessionnelle des ex-détenus est essentielle. Une réinsertion réussie permettra d’éviter les récidives, donc la surpopulation carcérale et contribuera ainsi à de meilleures conditions de détention.
Pour y arriver, il existe un certain nombre de normes, de principes et de règles que les autorités pénitentiaires et les autres acteurs devront respecter ou aider à mettre en œuvre et qui sont contenus dans les instruments internationaux, régionaux et les législations nationales relatifs aux droits de l’Homme et au traitement des détenus.
Les différents acteurs ne devront pas seulement contribuer au bien-être des détenus durant leur détention mais aussi contribuer à leur assurer des conditions adéquates pour un retour à une vie normale après la libération.
Les acteurs de la chaîne pénale togolaise et les organisations internationales et celles de la société civile intervenant en milieu carcéral sont unanimes sur le constat selon lequel, la vie après la libération des détenus ne répond pas au résultat envisagé après leur séjour dans un centre pénitentiaire.
Pour remédier à cette situation, l’Union Chrétienne de Jeunes Gens (UCJG/YMCA Togo) Togo, conformément à son mandat et à sa vision qui est de « Renforcer la capacité des jeunes pour la renaissance africaine », mène des actions dans les lieux de détention et avec des ex-détenus pour leur réinsertion.
Ces actions vont des soutiens psychologiques, des médiations dans les familles, de l’appui à la scolarisation, de la formation professionnelle et à leur installation et des activités génératrices de revenus.
Au cours de l’évaluation des acquis des différentes interventions de l’UCJG/YMCA Togo, les bénéficiaires ont souligné la contribution significative des actions dans la phase de réinsertion. Il s’agit de l’amélioration de leur situation professionnelle, financière, de leur relation avec leur famille et leur communauté etc.
– Absence d’une véritable politique de réinsertion –
« Aujourd’hui, les prisons sont surpeuplées. Et généralement lorsque les détenus finissent leur peine et sortent, ils reviennent encore parce qu’il n’y a pas une véritable politique de réinsertion. Tout ça devient un poids pour l’État et il faut trouver les voies et moyens pour endiguer ce fléau », a souligné le Direction de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion.
« Nous n’avons pas encore de politique de réinsertion dans notre pays. Depuis 2008 que la direction de l’administration pénitentiaire est devenue la direction de l’administration pénitentiaire et de réinsertion, ce sont nos partenaires qui initient des projets de réinsertion.
L’administration elle-même n’en a pas. Il est temps de penser à une véritable politique de réinsertion et il faut lancer les bases de cette politique à travers une rencontre comme celle-ci, afin de discuter avec les différents partenaires, nos collaborateurs pour que chacun à son niveau puisse apporter sa contribution », a indiqué Akibou Idrissou.
Le secrétaire général de l’UCJG/YMCA-Togo a abondé dans le même sens, précisant que la réinsertion socioprofessionnelle des ex-détenus est « essentielle ».
« Une réinsertion réussie permettra d’éviter les récidives, la surpopulation carcérale et contribuera ainsi à de meilleures conditions de détention. Cette rencontre permettra de proposer des pistes pour démarrer une expérience pilote dans la nouvelle prison civile de Kpalimé », a annoncé Gérard Atowoun.
« Pour y arriver, il existe un certain nombre de normes, de principes et de règles que les autorités pénitentiaires et les autres acteurs devront respecter pour aider à mettre en œuvre les contenus qui sont dans les instruments internationaux, régionaux et les législations nationales relatifs aux droits de l’Homme et au traitement des détenus », a-t-il ajouté.
Rappelons que l’UCJG/YMCA est une association internationale et interconfessionnelle regroupant des volontaires chrétiens.
Elle regroupe sur les cinq continents plus de 120 mouvements nationaux dont celui du Togo. Sa vision est de renforcer la capacité des jeunes pour la renaissance africaine. FIN
Abbée DJAGLO
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