Les partenaires au développement du Togo ont salué ce mardi à Lomé, les performances économiques réalisées par le pays, qualifiant de « robuste », la croissance économique de 5,3 % enregistrée en 2015 et une inflation maîtrisée à 1,8%.
C’est à travers une « déclaration commune » rendue publique, lors d’une de revue annuelle de la la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) pour l’exercice 2015.
La rencontre a été présidée par le Premier ministre Komi Selom Klassou.
Dans la « déclaration » lue par Mme Khardiata Lo Ndiaye (Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies et Représentante résidente du PNUD au Togo), ces partenaires au développement « notent avec encouragement la baisse de 3,6 points de pourcentage de l’incidence de la pauvreté enregistrée en 2015 par rapport à 2011 à l’échelle nationale, avec une réduction des inégalités en faveur des milieux ruraux. Ils constatent avec satisfaction que le Togo a gagné 4 places dans le classement mondial de l’IDH de 2014 publié en 2015, enregistrant une hausse importante et maintenant la première place en termes de niveau de développement humain au sein des pays de la UEMOA ».
Ils félicitent le gouvernement du Togo pour les « progrès constants enregistrés dans le processus de sa qualification pour un programme compact au titre du Millénium Challenge Account. Ils notent l’atteinte de la moyenne requise dans 12 indicateurs sur 20 ».
Ces partenaires saluent les progrès réalisés dans le domaine de la gestion des finances publiques et la nouvelle orientation de la stratégie globale des finances publiques, mais constatent avec regret un ralentissement dans la mise en œuvre des réformes portant sur la réorganisation des ministères, alors que celles-ci ont un rôle essentiel à jouer dans le processus de renforcement de la productivité et de l’efficacité des administrations.
Ils encouragent les efforts et résultats réels enregistrés par le Togo en 2015 et notent toutefois la « persistance de défis importants, notamment le taux de pauvreté qui demeure élevé à 55,1 % de la population du pays, et les inégalités sociales et spatiales au sein de l’espace national ».
« La ville de Lomé, qui représente moins de 1% du territoire national et environ 20 % de la population pays, consomme plus de 80 % de l’électricité et concentre plus de 70 % des médecins. Sur le plan économique et fiscal, plus de 90 % des recettes de l’OTR y sont collectées », souligne la déclaration.
Ces partenaires se préoccupent de « l’étroitesse des marges de manœuvre du gouvernement pour le financement des ambitions de développement du pays, au vu du taux d’endettement élevé (75,4 % du PIB en incluant l’encours des entreprises publiques, soit de plus de 5 points de pourcentage supérieur à la norme UEMOA), d’une croissance plafonnée autour de 5 % en dépit des investissements publics importants opérés ces dernières années, et d’un espace fiscal limité, sans préjudice des progrès rendus possibles par l’OTR ».
Dans une série de recommandations, les partenaires au développement recommandent que l’analyse des causes ayant conduit à des écarts parfois significatifs entre les objectifs et les résultats atteints soit approfondie.
Ils estiment que « l’élan et la volonté clairement affichés par les autorités d’accélérer le développement du Togo risquent, à court terme, d’être freinés par la contrainte de financement » et en appellent ainsi à des « mesures claires susceptibles de contenir la dette publique et son service à un niveau soutenable à moyen terme, de libérer le potentiel de financement concessionnel à maturités longues et confortables et d’accélérer les réformes susceptibles de favoriser l’attraction d’investissements privés ».
S’agissant de l’éducation et de la santé, les partenaires recommandent l’adoption d’indicateurs de qualité mesurables annuellement, afin de mieux refléter les défis et attentes réels de ces secteurs.
Par ailleurs, les partenaires au développement ont réaffirmé leur ferme volonté d’accompagner le gouvernement du Togo dans ses efforts visant à relever tous ces défis. Ils ont au total sept engagements. FIN
NB : Voici la liste des partenaires résidant au Togo et adhérant à la déclaration (par ordre alphabétique) : Agence française de développement – Agence japonaise de coopération internationale – Allemagne – Banque africaine de développement – Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO – Banque mondiale/IDA – Banque ouest africaine de développement – Etats-Unis d’Amérique – Fonds monétaire international – France – Système des Nations Unies – Union européenne.
Edem Etonam EKUE
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