Les parlementaires togolais se sont réunis ce lundi à Lomé, et ce pour deux jours afin de réfléchir sur le processus d’élaboration d’une loi-cadre relatif au droit à l’alimentation, a constaté une journaliste de Savoir News.
La rencontre est organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) au Togo en collaboration avec le gouvernement togolais à travers le ministère de l’agriculture.
Ce conclave a pour objectif d’outiller les députés des trois commissions parlementaires (agro-pastorale et aménagement du territoire, droits de l’homme et lois constitutionnelles, législation et administration générale) sur les outils techniques d’élaboration d’une loi-cadre relative à l’alimentation, texte juridique permettant aux états de garantir à leurs populations une sécurité alimentaire.
La loi-cadre sur le droit à l’alimentation, reconnaît explicitement le droit à une alimentation adéquate au pays et établit la sécurité alimentaire et nutritionnelle à titre de droit contraignant. Elle stipule également les obligations du gouvernement afin de créer les conditions requises à l’exercice de ce droit de l’homme et à garantir la sécurité alimentaire pour tous au travers de cibles quantifiées.
« Nous pensons généralement que c’est au gouvernement de tout faire, mais c’est la loi qui oriente les actions des différents acteurs, même ceux du secteur privé. Avec une loi on ne peut pas tout changer, mais elle nous donne des directives. Les pays qui ont réussi en matière de sécurité alimentaire, ce sont des pays qui ont fait un grand consensus en adoptant des textes », a indiqué M. Juan Carlos Cebolla (chef équipe droit à l’alimentation pour la FAO/Rome).
« Nous allons discuter au cours de cet atelier du concept même du droit à l’alimentation, de son importance et du processus en vue de la facilitation de cette loi par les parlementaires », a-t-il ajouté.
Le droit à l’alimentation est en outre reconnu par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, qui est un instrument contraignant pour tous les Etats qui l’ont ratifié.
Selon M. Antonio Isaac Monteiro (Représentant résident de la FAO), le but recherché en organisant cette formation est de contribuer à une meilleure compréhension par les parlementaires de leurs rôles et responsabilités dans la promotion du droit à l’alimentation au Togo.
Il sera également question aux cours des échanges, de partager les expériences d’autres pays comme le Brésil, l’Inde, le Guatemala, le Nicaragua, la République Dominicaine. Ces pays ont développé des cadres juridiques, politiques et/ou institutionnels sur le droit à une alimentation adéquate.
Pour sa part le Col Ouro-Koura Agadazi (ministre de l’agriculture, de l’élevage et de l’hydraulique), a exhorté les parlementaires à tout mettre en œuvre pour que le Togo dispose d’un cadre juridique contraignant en matière de droit à l’alimentation.
« Nous n’aurons véritablement accès à une alimentation adéquate et saine que lorsqu’elle sera protégée par un cadre juridique et clair qui empêche toute violation de ce droit. Une fois garanti par la constitution et par une loi, le droit à l’alimentation est un outil dont le mécanisme mérite d’être maîtrisé pour favoriser les actions en vue de sa réalisation concrète et progressive », a souligné le ministre.
Avec plus de 793 millions de personnes qui souffrent de faim chronique dans le monde, le droit à une alimentation adéquate est loin d’être concrétisé. L’éradication permanente de la faim et la réalisation du droit à une alimentation adéquate pour tous sont pourtant des objectifs atteignables.
La FAO joue un rôle de plus en plus décisif dans la mise en œuvre du droit à une alimentation adéquate aux niveaux mondial, régional et national. Elle met également au point des méthodologies et des outils d’analyse destinés à différents acteurs.
Les diverses parties prenantes à l’échelon des pays, des régions et du siège de la FAO exécutent toute une palette d’actions liées à la promotion du droit à l’alimentation. FIN
Chrystelle MENSAH
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