Les responsables des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et les présidents des comités de crédits se sont séparés vendredi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), après deux jours d’intenses travaux sur les stratégies à mettre en place pour lutter contre la cavalerie financière, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.
La cavalerie est une pratique financière frauduleuse basée sur les décalages entre les montants et périodes enregistrant des entrées et sorties de capitaux pour masquer une insuffisance entre les ressources et emplois. Souvent assimilée à une escroquerie, la cavalerie financière est durement sanctionnée par la loi.
La rencontre a été organisée par l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Togo, afin de mettre en place des dispositions conformes aux normes et lois régissant le domaine de la microfinance et de le rendre plus professionnel.
A travers ce conclave, les organisateurs entendent aussi créer un climat de confiance propice à l’activité financière par l’application du code d’éthique et de déontologie.
Les participants ont échangé sur la manière de changer le paradigme du diagnostic de la concurrence entre SFD et entre SFD et banques, sur les mesures à prendre pour limiter la cavalerie financière et la déperdition des clients.
Selon le tableau de la situation financière des SFD au 30 juin 2016, 41 institutions ont un encours d’épargne de crédit supérieur ou égal à 300 millions FCFA. Le nombre des bénéficiaires est passé de 62.400 bénéficiaires en 1995 à plus de 1,9 millions au 30 juin 2016.
Dans son ensemble, le portefeuille d’activités a également enregistré une croissance très forte avec un encours de dépôts qui se chiffre à 153,60 milliards FCFA alors que celui de crédit est à 123,33 milliards FCFA. Après analyse, on note certains dysfonctionnements dans ces chiffres.
« Depuis avril 2010, le secteur de la microfinance est menacé par l’incapacité de certains SFD à rembourser les dépôts de la clientèle et à honorer les échéances des emprunts bancaires. Cette situation est caractérisée par le nombre croissant d’institutions en difficultés ou en cessation de paiements », a expliqué Kassalowoe Romain (chef service des Etudes, des statistiques et de la Cartographie des Risques à la Cellule d’Appui et de Suivi des Institutions Mutualistes, de Coopérative d’Epargne et de Crédit).
Certains spécialistes dénoncent pêle-mêle, le non-respect des dispositions réglementaires, la faiblesse du dispositif de contrôle interne et l’inadaptation des politiques et procédures d’octroi de crédits.
« La cavalerie financière devient inquiétante et constitue une dégradation du portefeuille des SFD », a souligné Yombo Odanou, président de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Togo (APSFD).
Ce dernier a suggéré la mise en place d’une centrale de risques devant retracer la vie des crédits et mieux cerner l’utilisation des contacts entre les SFD lors de l’instruction des dossiers de crédits. FIN
De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE
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