Le Conseil exécutif (réunion des ministres des affaires étrangères) a tenu ce jeudi sa réunion, rencontre en prélude au sommet extraordinaire des chefs d’États et de gouvernement de l’Union africaine (UA) sur la sécurité et la sûreté maritime prévu samedi, a constaté l’Agence Savoir News.
Principal sujet sur la table : le projet de charte à soumettre aux chefs d’État. Ce texte contraignant qui viendra aider les pays africains à bien mener la lutte contre l’insécurité maritime, a été relu dans ses détails, suite aux recommandations faites par le comité des représentants Permanents (COREP), après deux jours d’intenses travaux.
Les travaux du Conseil ont été ouverts par son président, le chef de la diplomatie tchadienne Moussa Faki Mahamat en présence de la présidente de la Commission de l’UA Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.
Dans son discours, le ministre togolais des affaires étrangères est une fois encore revenu sur les motivations du Togo, à abriter ce sommet.
Selon Robert Dussey, les mers et les océans qui entourent le continent africain, constituent l’exemple type de ressources naturelles aux multiples potentiels que nous pouvons mettre au service de notre processus de développement.
« Renoncer à un tel atout de développement, l’abandonner aux mains des pirates et des narcotrafiquants et autres trafiquants de tous genres, se désengager des responsabilités qui sont les nôtres en termes de protection des espèces maritimes et des ressources naturelles dont il regorge, reviendrait à freiner notre élan vers un progrès qui assure le bien-être de tous et de chacun », a-t-il souligné.
« Nous sommes parvenus à une étape de notre existence où les déclarations de bonnes intentions et les discours ne suffiront plus. Il nous faut surpasser notre volonté, dépasser le cadre de la simple intention et poser des actes forts, qui soient le ciment de toutes les actions que nous mènerons en faveur de la sécurité et de la sûreté des espaces maritimes», a-t-il poursuivi.
« C’est pour cela que nous considérons que l’adoption par la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine de la Charte sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique sera un pas décisif et une raison suffisante de croire en l’avenir de notre continent », a souligné M.Dussey.
Abondant dans le même sens, le Président du Conseil exécutif de l’UA a indiqué que la Charte sera un instrument devant faciliter la mise en commun des moyens, la mise en place des mécanismes de coordination et de surveillance, l’établissement d’un cadre de lutte contre les menaces pesant sur l’espace maritime, la promotion du commerce, l’exploitation des potentialités du domaine maritimes, la création de richesse et d’emplois.
Sur les 54 États africains, 38 sont des pays côtiers et plus de 90 % des exportations et importations africaines passent par la mer et 95 % des communications mondiales s’opèrent par des réseaux sous-marins.
D’entrée, l’économie bleue regroupe toutes les activités économiques menées dans les fleuves, les lacs, les berges, les rivages, les cours d’eau, les nappes souterraines, les eaux douces, les fonds marins, les mers, les océans etc…
Mais malheureusement, l’Afrique ne tire pas réellement profit de ce commerce en termes d’emplois, a déploré la présidente de la Commission de l’UA.
« Moins de 1% des marins sont africains et environ 1,8% des navires sont détenus par les africains », a relevé Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.
Précisons que la charte de Lomé établit les fondements des principales obligations des États parties tout en réaffirmant l’effet des traités et des accords bilatéraux, régionaux et internationaux régissant la matière.
Le texte qui s’appuie sur la Stratégie Africaine Intégrée des Mers et des Océans à l’horizon 2050, adoptée par la conférence de l’Union Africaine en janvier 2014, traite des mesures de prévention et de lutte contre la criminalité maritime, ainsi que des engagements et des devoirs des États Parties en termes de mesures socio-économiques à prendre.
Cette charte prévoit également la création d’un « fonds de sécurité et de sûreté maritimes afin de rendre les États autonomes dans la prévention et la lutte. FIN
Edem Etonam EKUE
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