Le référendum en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution en Côte d’Ivoire se tiendra le 30 octobre, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement.
« Le collège électoral ivoirien est convoqué le dimanche 30 octobre 2016. Le scrutin sera ouvert à 8 heures et clos à 18 heures », a précisé Bruno Koné à la presse après le conseil des ministres.
L’ouverture de la campagne « est fixée au 22 octobre à 00 heures » et elle sera « close le 29 octobre à minuit », a-t-il ajouté.
Mardi, l’Assemblée nationale a adopté le projet de nouvelle Constitution voulue par le président Alassane Ouattara, la quasi totalité des votants se prononçant en faveur du texte.
« L’esprit de l’avant-projet de la Constitution (…) est l’occasion de tourner définitivement la page des crises successives que notre pays a connues », a déclaré le président Ouattara aux députés la semaine dernière.
Ce projet prévoit la création d’un poste de vice-président « élu en même temps » que le président et d’un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président.
« En cas de vacance de la présidence, le vice-président garantit la stabilité et la continuité du fonctionnement de l’exécutif d’une part et le respect du calendrier électoral d’autre part », a expliqué M. Ouattara, soulignant qu’il « s’agit de mettre le pays à l’abri d’incertitude pouvant déboucher sur une crise ou à un ralentissement économique liée à l’organisation d’élections anticipées ».
Le cycle électoral « sera connu à l’avance par tous avec des dates précises afin qu’aucun report ou décalage ne puisse perturber la stabilité de notre nation », a-t-il affirmé.
Ce projet de nouvelle Constitution prévoit également un mandat du président de la République « de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Il supprime la limite d’âge maximale de 75 ans pour être candidat, mais prévoit que le président « n’est rééligible qu’une fois ».
M. Ouattara, 74 ans, a été réélu pour un second mandat en octobre 2015.
Le Front populaire ivoirien (FPI), parti fondé par l’ex-président Laurent Gbagbo, a toujours rejeté ce projet de nouvelle Constitution, dénonçant « l’absence de concertation » sur un texte qui va « mettre à mal la cohésion sociale, déjà fortement entamée par les multiples crises de ces deux dernières décennies ».
La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, marquée par une partition entre le nord du pays aux mains de la rébellion et le Sud contrôlé par le camp de M. Gbagbo.
Cette période troublée a culminé avec la crise post-électorale de 2010-2011, provoquée par le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010. Les violences avaient fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
SOURCE : AFP