Le pape François a reçu lundi matin au Vatican Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC), pour une audience préparée avant les violences meurtrières ayant secoué son pays il y a une semaine.
« Une attention particulière a été prêtée aux sérieux défis posés par la situation politique actuelle et les récents affrontements qui se sont produits dans la capitale », a précisé un communiqué du Vatican.
« L’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses, a été souligné, pour promouvoir le bien commun, à travers un dialogue respectueux et inclusif pour la stabilité et la paix dans le pays », ajoute le texte.
« Enfin, ont été soulevées les violences persistantes que subit la population de l’est du pays et l’urgence d’une coopération au niveau national et international pour fournir l’assistance nécessaire et rétablir la coexistence civile », poursuit le communiqué du Vatican, qui évoque néanmoins des discussions « cordiales ».
La « contribution importante » de l’église catholique en RDC, dans les domaines de l’éducation, de la santé et la réduction de la pauvreté, a également été mise en exergue à l’occasion de cette visite, selon le Saint-Siège.
Après une arrivée très protocolaire au Vatican, le président congolais est entré rapidement dans la bibliothèque de la maison pontificale pour s’entretenir avec le pontife argentin, sans que les photographes ne puissent immortaliser leur première poignée de mains dans l’antichambre.
Le pape est apparu très concentré et peu souriant au début de ces 20 minutes d’entretien avec M. Kabila, mais l’ambiance était légèrement plus détendue à la sortie, lorsque les deux hommes ont pris congé en se serrant la main, cette fois devant les photographes.
Le président congolais, accompagné d’une délégation d’une douzaine de personnes, a ensuite été reçu par Mgr Paul Gallagher, le ministre des Affaires étrangères du Vatican, en l’absence du secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin, parti assister à la signature de l’accord de paix historique en Colombie.
La capitale congolaise Kinshasa a été secouée les 19 et 20 septembre par des violences – ayant fait entre une trentaine et une centaine de morts – entre les forces de sécurité et l’opposition qui exige le départ de M. Kabila, dont le mandat expire fin décembre.
La Constitution interdit à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter, mais le chef de l’Etat ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.
SOURCE : AFP