Trois militaires maliens tués dans une embuscade dans le centre du Mali

Bamako, Trois militaires maliens ont été tués vendredi dans une embuscade tendue par des hommes armés non identifiés dans la région de Mopti (centre du Mali) où des assaillants s’étaient brièvement emparés d’une localité il y a une semaine, selon le gouvernement malien et des sources militaires.

« Des assaillants armés ont perpétré ce vendredi » matin « une attaque contre une escorte des forces armées maliennes », ayant « fait trois morts et deux blessés graves dans les rangs de nos forces », a annoncé le ministère malien de la Défense dans un communiqué diffusé en soirée.

En outre, selon le ministère, « deux véhicules ont été endommagés » lors decette « attaque survenue sur l’axe Douentza-Gao, dans les environs de Boni ». « Un détachement a été dépêché sur les lieux de l’embuscade pour secourir les blessés et ratisser la zone ».

Douentza, dans la région de Mopti, est située à près de 90 km de la localité de Boni (centre) et plus de 390 km de Gao (nord) par la route.

L’embuscade avait été rapportée à l’AFP plus tôt vendredi par deux sources militaires maliennes, l’une jointe à Gao et l’autre à Douentza, qui ont également fait état de trois morts.

Selon la source à Gao, il s’agit de trois membres de la Garde nationale, une composante de l’armée.

« Au moment des faits, une importante délégation de l’état-major de l’armée était en mission dans la région », a précisé la source à Douentza.

Cette embuscade intervient une semaine après la prise, sans combats, le 2 septembre, de Boni par des hommes armés demeurant non identifiés.

L’armée malienne avait repris le 3 septembre le contrôle de Boni avec le soutien des forces de la Mission de l’ONU (Minusma) et le ministre de la Défense Tièman Hubert Coulibaly avait été limogé.

Le 5 septembre, le ministre malien de la Sécurité, le général Salif Traoré, avait promis un renforcement de la protection militaire dans le centre du pays, dans une région frappée par une série d’attaques au cours desquelles trois militaires avaient été tués entre le 31 août et le 1er septembre.

Il avait qualifié les assaillants de Boni de « bandits armés », estimant qu’il pourrait s’agir d’une affaire de droit commun et non d’une attaque jihadiste, comme l’avaient affirmé un élu local et plusieurs habitants.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes. Longtemps concentrées dans le Nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.

SOURCE : AFP