Les médias publics burkinabè ont été paralysés mercredi par une grève lancée par le Syndicat national des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), a constaté un journaliste de l’AFP.
C’est le deuxième mouvement d’humeur dans ces médias après un sit-in organisé jeudi dernier.
La Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB télé et radio) était presque déserte à l’exception de la présence des directeurs, des rédacteurs en chef et leurs adjoints.
Dans le quotidien d’Etat Sidwaya comme à l’Agence d’Information du Burkina (AIB), la quasi-totalité des agents ont également déserté leurs services.
Les travailleurs se sont rassemblés à la Bourse du travail de Ouagadougou où ils ont été rejoints par les agents des centres émetteurs.
Seule la musique est diffusée sur les antennes de deux stations de la radio basées à Ouagadougou et à la télévision nationale.
Les journaux ont été remplacés par des flashs. Mais le quotidien d’Etat a paru, les responsables ayant « tout fait » pour boucler le journal mardi soir, selon un responsable de l’imprimerie.
Le secrétaire général du SYNATIC, Siriki Dramé a indiqué à l’AFP que le mouvement était également « bien suivi » dans les villes disposant de chaînes régionales publiques comme Gaoua, Bobo Dioulasso, Dédougou, Boromo (ouest), Kaya, Dori, Ouahigouya (Nord) et Fada N’Gourma à l’est.
Cette grève d’une journée a été déclenchée par le SYNATIC qui exige des augmentations salariales et indemnitaires pour les journalistes et les autres travailleurs.
Les travailleurs réclament également davantage de moyens pour les médias publics et dénoncent « une ingérence des autorités politiques et gouvernementales dans le traitement de l’information journalistique dans les médias publics ».
« Nous avons demandé simplement de nous donner des délais pour prendre en compte les différents autres ministères impliqués dans les négociations pour aboutir à quelque chose qui puisse satisfaire tout le monde, le syndicat nous a répondu que les délais que nous lui demandons sont trop longs », a déclaré à l’AFP le ministre de la Communication, Rémi Fulgance Dandjinou.
« Nous comprenons le besoin des agents d’avoir de meilleures conditions de vie et de travail et nous appelons à ce que la communication et le dialogue s’installe entre nous pour que nous trouvions des solutions », a ajouté M. Dandjinou, également porte-parole du gouvernement.
Les médias publics avaient été la cible des manifestants qui ont chassé fin octobre 2014 le président du Burkina Faso Blaise Compaoré alors au pouvoir depuis 27 ans. Certains journalistes avaient été tabassés ou brutalisés, les studios et le matériel de la télévision avaient été saccagés provoquant l’arrêt des émissions pendant plusieurs jours.
SOURCE : AFP