Restauration des écosystèmes forestiers montagneux : Autorités traditionnelles et religieuses en conclave à Kpalimé pour l’introduction du modèle ghanéen (CREMA)

Autorités traditionnelles, religieuses et administratives ont entamé jeudi à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), une semaine d’atelier pour un plaidoyer en vue de l’introduction du modèle ghanéen de restauration des forêts « CREMA » dans le système de restauration des écosystèmes forestiers montagneux au Togo, a constaté le correspondant de l’Agence Savoir News.

Des représentants de la région de la Volta au Ghana, prennent également part à cette rencontre organisée par l’Ong « Les Compagnons Ruraux » (LCR, basée à Kpalimé) avec l’appui financier de l’Ong « Both ENDS » basée au Pays-Bas.

Ce conclave s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de partenariat qui existe entre le ministère de l’Environnement et des Ressources forestières et la Plateforme des Organisations de la société civile pour la Sauvegarde des Montagnes (OSC/PSM) pour une gestion durable et intégrées de la chaîne transfrontalière de l’Atakora.

Il s’agit par cet atelier de présenter le système aux autorités administratives, traditionnelles, aux Ongs et aux acteurs locaux engagés dans la conservation de la nature afin qu’ils puissent l’analyser et l’étudier avant de l’introduire dans le système des réhabilitations des écosystèmes forestiers montagneux au Togo.

Cet atelier permettra aux participants de comprendre et de s’approprier le concept afin d’aider à son introduction dans le pays.

Pour la mise en œuvre de ce système afin de permettre son appropriation, il est prévu la création d’une zone pilote entre le Togo et le Ghana, précisément entre le canton de Kpoeta au Ghana et les villages d’Agomé Anédi et les villages de Hanyigba au Togo.

Les participants auront à analyser la situation des forêts togolaises, ses défis et atouts, la politique et le code. Il sera question pour les participants, de plancher des communications relatives aux effets du changements climatiques sur la vie humaine et la nature, aux efforts du gouvernement du Togo en vue de la mitigation du changement climatique et au rôle de la société civile dans le processus d’atténuation du changement climatique au Togo.

Assan Koku Bertin (préfet de Kloto) s’est réjoui de cette initiative et a invité les populations à une prise de conscience pour protéger notre environnement.
Selon Jules Adjima (coordinateur des OSC/PSM), le CREMA est un processus actif qui a vu le jour au Ghana dans l’unique but de restaurer durablement les zones forestières fortement dégradées, suite à la mise en place par le gouvernement du Ghana d’une politique visant à booster son économie à travers une production massive et soutenue du cacao.

« Nous savons tous que lorsqu’un sol est pauvre, il y a deux choses à faire : soit accompagner la culture avec l’engrais ou faire l’assolement. Mais face aux problèmes fonciers qui se posent aujourd’hui, le système d’assolement est désuet et l’utilisation des engrais chimiques et pesticides devient dangereuse pour notre propre santé », a-t-il souligné.

M. Adjima a invité les participants à changer de mentalité et à prendre la décision de devenir des écocitoyens responsables et conscients des impacts des gestes quotidiens sur l’environnement commun.

« Nous devons vite agir, car la nature n’a point besoin des Hommes sur cette terre pour survivre, mais les Hommes ne pourront jamais survivre sans la nature », a-t-il précisé.

Pour Togbé Akliku Ahorney II (directeur de l’Agence de protection de l’Environnement de la région de la Volta au Ghana), le CREMA est la gestion des ressources naturelles par la communauté elle-même : « ce système implique le lobbying et le plaidoyer de la part de tous les acteurs y compris les chefs cantons et de villages, l’autorité locale dans la gestion et la formulation des statuts et règlement intérieur ».

Il a demandé à la population de collaborer avec les autorités pour une mise en œuvre de ce concept qui reste un défi à relever.

Lt Tchagafo Essowazina (chef d’antenne de l’Environnement et des Ressources forestières de Kloto) a pour sa part relevé le rôle et l’importance des montagnes dans le développement durable, soulignant que cette rencontre vient à point nommé sauvegarder les richesses des écosystèmes montagneux. FIN

De Kpalimé, Bolassi ATCHINAKLE

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