Les douanes ivoiriennes ont annoncé vendredi avoir saisi plus de 150 kilogrammes de défenses d’éléphants en provenance du Nigeria et qui ont transité par le Ghana voisin, la prise la plus importante depuis dix ans dans le pays.
« Un stock d’ivoire d’éléphants en provenance du Nigeria a été saisi le 8 juin sur l’axe Aboisso-Bonoua (villes ivoiriennes, proches de la frontière ghanéenne) », souligne un communiqué de la direction générale des douanes de Côte d’Ivoire.
« Les 24 défenses d’éléphants pesant 150 kg étaient dissimulées dans un car de transport en commun en provenance du Nigeria. Une fois à la frontière ghanéenne, le colis illicite devait être transporté par pirogue et emprunter l’une des dizaines de pistes villageoises contournant les postes de douanes pour être enfin être acheminé sur Abidjan », la capitale économique, a expliqué à l’AFP, un agent des douanes ayant requis l’anonymat.
« C’est la prise la plus importante depuis plus de dix ans », a ajouté la même source.
Deux trafiquants ont été arrêtés et conduits devant les tribunaux pour « trafic illicite d’ivoire », interdit depuis 1989.
La Côte d’Ivoire a lancé à la mi-avril, une opération de protection du Parc national du Mont Peko (ouest), qui abrite les derniers éléphants nains, une espèce fortement menacée par la déforestation, du fait notamment de la cacaoculture.
« Les Éléphants », l’emblème de la Côte d’Ivoire sont également le surnom de la sélection nationale ivoirienne de football, championne d’Afrique en titre.
Mercredi, les douanes françaises avaient annoncé également avoir saisi plus de 350 kilos de défenses d’éléphants en moins d’une semaine dans deux affaires de trafic différentes, en région parisienne.
Le commerce illégal d’ivoire est la troisième forme de trafic le plus rentable après le trafic de stupéfiants et d’armes. Il est alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d’éléphants sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation. Il peut être revendu jusqu’à 7.000 euros le kilo.
Il reste aujourd’hui environ 450.000 éléphants sur le continent africain, et on estime à plus de 35.000 le nombre de ces animaux tués chaque année. Leur survie est menacée par le braconnage aussi bien que par l’expansion démographique et l’urbanisation galopante qui empiète sur l’habitat naturel.
SOURCE : AFP