Construit sur une superficie de 12 hectares avec une capacité d’accueil de 1000 personnes, le centre pour sinistrés d’Agoè-Logopé (quartier Kossigan/nord ouest de Lomé) dispose de 14 bâtiments électrifiés avec 140 dortoirs équipés en tables, chaises et lits.
Ce centre a été construit en 2010 dans le cadre du Projet d’Urgence de Réhabilitation des Infrastructures et des Services Electriques (PURISE), suite aux inondations qu’à connu le Togo en 2007, 2008 et 2009.
Le PURISE a bénéficié en juin 2009 de l’appui de la Banque mondiale avec une subvention de l’Association internationale de développement (IDA, avec 25 millions de dollars US), du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM, avec 1,82 million US).
Suite aux meilleures performances réalisé dans le cadre de ce projet, la Banque mondiale a accordé une première subvention complémentaire (15 millions de dollars le 13 mai 2011) et une seconde (14 millions le 7 mai 2013), soit une subvention totale de 55,82 millions de dollars US.
Ce centre d’Agoè-Logopé n’accueille que des sinistrés de catastrophes naturelles ou entropiques.
« La construction du centre de Logopé a été motivé par la grande inondation de 2010 où la banque mondiale à travers le PURISE a vu la nécessité de la construction d’un centre permanent des sinistrés pour qu’en cas de catastrophes naturelles, les gens puissent s’y réfugier », a expliqué le chargé de suivi et évaluation du PURISE.
Opérationnel depuis 2011 sous la gestion du ministère de l’action sociale, le site a déjà accueilli des sinistrés des récentes inondations. Il a également abrité des togolais rapatriés de certains pays notamment ceux ayant fui récemment les exactions en Centrafrique en janvier 2014. Ce centre a également accueilli des passagers d’un navire en déroute ainsi que plusieurs groupes de stagiaires en formation.
Le centre de Logopé comprend de dortoirs, de sanitaires, de hangars de cuisine, d’une infirmerie et d’un bloc administratif.
Pour le rendre opérationnel, le gouvernement a financé des travaux complémentaires, notamment l’assainissement du site, l’électrification, l’approvisionnement en eau potable, et le reboisement. L’Etat togolais a également pris en charge l’équipement du centre en matelas, moustiquaires, équipement mobilier pour les bureaux etc…
Placé sous la tutelle du ministère chargé de l’action sociale, le centre pour sinistrés d’Agoè-Logopé est géré par un comité de gestion interministériel.
Une œuvre du génie militaire togolais
Initialement destiné à la construction d’une école de police, le centre de Logopé a été réalisé par le génie militaire togolais. Le corps habillé s’est impliqué dans la construction du centre au regard de son importance aux yeux de l’Etat togolais. La main d’œuvre a donc été purement militaire d’où le surnom de « centre de police ».
« L’une des innovations du centre de Logopé, c’est que c’est le génie militaire togolais qui a fait ses preuves. Le centre a été entièrement construit par les corps habillés « , a précisé le responsable du génie militaire togolais.
Au-delà de l’accueil des sinistrés, le site de Logopé est un centre aux multiples fonctions.
Pendant les périodes mortes où les alertes aux catastrophes sont minimes, le centre de Logopé est utile pour des activités de formation socio-éducatives et culturelles contre paiement d’une redevance qui sert à l’entretien du centre. Ainsi, militaires, policiers, civils ont accès au centre pour des activités sociaux professionnelles de tout genre.
Mais en cas de catastrophes, les occupants devront libérer les lieux pour laisser place à l’accueil des sinistrés qui sont prioritaires.
« Pendant les périodes mortes, le centre sert de centre de formation. Le centre est réservé aux sinistrés et nous les mettons au courant de cette disposition. C’est quand il n’y a presque pas d’alerte que le centre peut être occupé par tous ceux qui le souhaitent, mais dès qu’il y a une catastrophe, ils doivent partir », a martelé M. Kokou Adjamani (directeur de la gestion des catastrophes).
A ce jour, le centre des sinistrés est l’unique centre accueillant des sinistrés de catastrophes naturelles au Togo et pour certains observateurs, c’est l’unique centre dans la sous-région destiné à accueillir les sinistrés.
Le PURISE (prévu pour prendre normalement fin en décembre 2015) a bénéficié d’un prolongement de six mois (juin 2016).
Un second projet similaire va naître courant cette année et sera exécuté dans plusieurs villes de l’intérieur du pays notamment Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong. FIN
YIBOKOU-MENSAH A.
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