Un projet visant à améliorer l’accès des enfants à la justice au Togo a été lancé conjointement ce jeudi à Lomé par le gouvernement togolais, l’Union européenne et l’Unicef, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Intitulé « Amélioration de l’accès à la justice pour les enfants au Togo », ce projet financé à hauteur de 820 millions de F.CFA dont 80% de la participation de l’Union européenne (UE) et 20% par l’Unicef, vise à renforcer le système de justice pour mineurs au Togo.
Au total 3.600 enfants dont 2. 700 enfants victimes, et 900 enfants de moins de 18 ans, en conflit avec la loi, seront pris en charge conformément aux normes et standards internationaux.
Ce projet est l’une des composantes du programme d’appui au secteur de la justice (PASJ) relevant du volet « amélioration de l’accès à une justice efficace et de qualité », programme financé par l’Union européenne dans le cadre du 11ème Fonds européen de développement (PASJ-11ème FED).
D’une durée de 3 ans, il contribuera à asseoir les bases d’une justice spécialisée et protectrice pour tous les mineurs qui entrent en contact avec la loi, qu’ils soient présumés auteurs, victimes ou témoins à travers un mécanisme d’aide juridictionnelle et de prise en charge appropriée.
Selon le ministre togolais de la justice, ce projet entre dans le cadre de la prévention et la protection des enfants face à la justice.
« L’expression +enfants en contact avec la justice+ désigne toute personne moins de 18 ans qui entre en contact avec le système judiciaire, qu’elle soit soupçonnée ou accusée d’avoir enfreint la loi », a souligné Puis Agbetomey.
Le chef de la Délégation de l’UE au Togo, s’est de son côté, réjouit du lancement de ce projet.
Les violences contre les enfants sont devenues récurrentes, raison pour laquelle un accent particulier sera mis sur le renforcement des capacités des acteurs y compris les magistrats, les officiers de Police Judiciaire, les travailleurs sociaux, les avocats, les para-juristes afin de les doter de moyens nécessaire pour une prise en charge et une protection plus renforcées des enfants en contact avec la loi.
Des modules de formation sur les droits de l’enfant seront intégrés dans la formation initiale des magistrats et des travailleurs sociaux. Le projet, vise aussi à renforcer les capacités des magistrats et autres professionnels de justice déjà en fonction ainsi que de 150 para-juristes aux fins d’une meilleure compréhension et application des directives en matière de justice pour mineurs et d’une assistance adaptée à apporter aux enfants. De plus, un guide pratique sera développé pour servir de référence à ces professionnels.
Avec l’objectif de réduire le taux de détention des mineurs et d’assurer leur réinsertion sociale, le projet aura pour ambition d’élaborer des mécanismes alternatifs à la privation de la liberté.
Pour ce faire, des appuis seront apportés aux structures destinées à accueillir des jeunes en difficultés. Ainsi, un nouveau bâtiment, d’une capacité de 60 places, sera construit pour la Brigade pour mineurs de Lomé.
Cette action sera couplée avec la réhabilitation du centre d’orientation et de réinsertion sociale de Cacaveli afin de pouvoir offrir un environnement favorisant des activités éducatives et de réinsertion adapté aux mineurs.
Cet appui sera aussi étendu à l’aménagement d’un centre d’orientation et de réinsertion à Kara, en collaboration avec une ONG de la place. A cela s’ajoutera un appui technique et financier aux ONGs et autres structures travaillant au profit des enfants victimes ou en conflit avec la loi en vue d’assurer leur prise en charge et leur réinsertion de manière adéquate. FIN
Abbée DJAGLO
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