Ces derniers temps, les groupes de discussions se sont multipliés, après à l’apparition de whatsapp. Au Togo, on en dénombre une douzaine. Le premier groupe baptisé « DISCUSSIONS POLITIQUES » est selon certains observateurs avertis, l’un des meilleurs de la place. L’Agence Savoir News a approché son promoteur M. Yves Galley, directeur de publication de l’hebdomadaire « La Symphonie ».
Savoir News : Vous êtes la première personne à lancer un groupe de discussions sur Whatsapp au Togo, baptisé « DISCUSSIONS POLITIQUES ».
En quelle année ce groupe a été lancé ? Et qu’est-ce qui vous avait motivé à prendre une telle initiative ?
Yves Galley : La création de « DISCUSSIONS POLITIQUES » remonte à Janvier 2015. Féru des TIC, j’ai découvert en essayant de mieux maîtriser l’application mobile whatsapp la possibilité de créer un groupe. En allant plus loin, je réalise que le groupe peut compter jusqu’à 100 personnes. L’idée première qui me vint, fut de créer un espace, ou une plateforme où les membres peuvent discuter des questions socio-politiques. C’est ainsi que j’intégrai quelque vingt personnes au départ, en lançant un sujet de discussion, qui suscita assez de réactions. Et ce fut le début de l’aventure.
Combien de membres avez-vous aujourd’hui? Et comment ont adhéré à ce groupe ?
Le groupe compte aujourd’hui 137 membres, grâce à une extension faite entre-temps par l’administration whatsapp qui donne possibilité aux groupes de compter jusqu’à 256 membres. Bien de gens qui ont entendu les échos du groupe demandent personnellement leur intégration, certains sont cooptés directement.
Sont-ils tous des journalistes ? Si non, quelles autres catégories de personnes interviennent sur « Discussions politiques » ?
Ce groupe ne compte pas que les journalistes, toutes les classes de la société sont représentées, entre autres, des membres d’organisations de la société civile, des hommes politiques, des agents et autorités sécuritaires, des avocats, des professeurs d’université, des directeurs de société, la diaspora togolaise, des fonctionnaires d’état, mais également des étrangers.
Comment arrivez-vous à gérer cette plateforme, au regard des « Infos » et « Intox » qui circulent sur la toile ?
« Discussions Politiques » est bien avant tout un réseau social et l’on sait comme c’est difficile sur ces genres de canaux de maîtriser le flux des »infos » et des »intox ». Néanmoins nous veillons à accentuer la responsabilité de nos membres en ce qui concerne les publications faites.
Aujourd’hui, « Discussions politiques » est l’une des meilleures plateformes de la place, après la naissance de plusieurs autres. Quel est votre secret ?
Nous avons la chance d’avoir dans notre groupe des membres d’une qualité avérée, qui transforment la plateforme en une école du donner et du recevoir, où chacun apprend quelque chose au moins, au quotidien. C’est pourquoi bien de plateformes s’empressent de venir piocher chez nous des personnes ressources qu’ils vont intégrer chez eux. Nous avons une organisation que vous ne trouverez sur aucune autre plateforme si ce n’est qu’on nous a copiés. Nous disposons par exemple d’un conseil d’administration (CA) de neuf membres, trois sont permanents, les autres changeables.
Le CA est chargé de gérer la vie du groupe et de coordonner les activités que le groupe peut éventuellement mener. Nous disposons également d’un Conseil des Sages (CS) composé de 10 personnes, chargé d’appuyer le CA en cas de difficulté extrême.
C’est également une cour de recours, c’est-à-dire si un membre, pour des raisons de discipline, est éjecté du groupe par le CA, ce dernier peut interjeter appel au Conseil des Sages qui peut réexaminer son cas. Il existe également chez nous un système de solidarité et de compassion qui veut que dès qu’un membre perd son papa ou sa maman, que le groupe puisse l’assister par une enveloppe financière constituée par les contributions des autres membres du groupe.
Avez-vous un message à l’endroit du grand public en général et des membres de votre plateforme en particulier ?
Aujourd’hui, c’est une évidence, il n’y a pas meilleur canal pour le peuple de faire valoir son droit à la liberté d’expression, whatsapp déstresse et permet aux uns et aux autres de croire que leurs points de vue comptent à quelque part dans la construction de la cité.
Mais je voudrais exhorter le grand public à savoir gérer avec tact, clairvoyance et lucidité les différentes informations déversées sur whatsapp, et à prendre soin de ce que nous publions, dans le sens de la préservation de l’unité nationale.
Aux membres de »Discussions Politiques », il existe des limites que nous sommes appelés à franchir, c’est-à-dire aller au-delà de la vie de la communauté virtuelle, pour poser des actes pragmatiques, mais nous avons besoin de revigorer nos liens de solidarité et d’engagement pour une cité meilleure. Demain il faut qu’il fasse beau, et seule la parole ne suffit. Merci une fois encore à Savoir News. FIN
Propos recueillis par Ambroisine MEMEDE
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